vendredi 23 décembre 2011

Réfutation de L'Île des naufragés

Voici un conte de Louis Even en deux partie :

Cette simplification de la société est censée nous expliquer comment marche la monnaie.

Or dans ce conte il manque beaucoup trop de chose. D'ailleurs notre système se serait écroulé depuis bien longtemps, s'il marchait comme ça.

L'or n'appartient pas au banquier

Même si une banque a un capital qui sert à acheter l'outil de travail (les locaux, les meubles, les cahiers, les crayons, ...). Tout le reste de l'or appartient à ceux qui le dépose et reçoivent des billets à la place. Là, dès le départ, tout appartient au banquier, ce qui n'est pas réaliste. Il y a un confusion complète entre son capital et ses fonds.

D'ailleurs, dans le système économique qui est décrit, les naufragés sont émerveillés, rien qu'à l'idée d'avoir de l'or ; ce qui est quelque peu absurde dans leur situation. C'est d'ailleurs ce qu'on peut reprocher à la plupart des capitalistes à l'américaine : ils cherchent à avoir plus d'argent pour l'argent, et non pas pour ce qu'on peut faire avec. L'argent en lui-même est simplement du papier dont on ne pourrait rien faire. Ce qui le rend intéressant, c'est de pouvoir l'échanger contre des biens ou des services. Mais surtout, il y a plein de choses qui n'ont pas de valeur en soit ou qui sont difficilement évaluables. Par exemple, la réputation d'une société est difficilement évaluable, mais c'est ce qui lui permet de faire des affaires.

Dans l'histoire des naufragés, les entreprises empruntent donc tout à la banque pour constituer leur fond de roulement. Admettons cela. C'est tout à fait possible, et ça ne met pas les sociétés privées en péril.

La banque n'est pas hors du système

Il est déjà très étonnant que les naufragés donne tout gratuitement au banquier. Mais le banquier leur fait payer un intérêt sans que le banquier paie un loyer !? D'ailleurs comment fait-il pour se nourrir ? Que fait-il toute la journée ? N'a-t-il pas au moins des distractions ? Le banquier décrit dans cette histoire reste chez lui toute la journée sans rien consommer, ce qui est fort étonnant.

Ce que semble suggérer l'histoire, c'est que le banquier est logé et nourrit gratuitement. Mais encore une fois, ce sont les naufragés qui sont trop bêtes ; ils acceptent de loger et nourrir gratuitement le banquier, tout en le rémunérant par l'intérêt ? C'est tout simplement absurde.

Normalement, la banque ne gagne pas toute seule de l'argent par l'intérêt ; ceux qui placent de l'argent à la banque, gagnent aussi de l'argent. En temps normal, une banque est un intermédiaire entre ceux qui cherchent à placer l'argent parce qu'il n'arrive pas à tout utiliser, et ceux qui en cherche. La banque se rémunère sur ce service.

La banque centrale n'est pas une banque ordinaire

Là, encore, il y a une erreur : ce qu'on nous présente, c'est une banque qui crée de l'argent. Or, seule une banque centrale a le droit d'imprimer de l'argent. La banque de France et la Banque centrale européenne ont des statuts qui n'appartiennent qu'à elles : c'est une société administrative à mission spéciale. Par exemple, tous ses bénéfices de la banque de France reviennent à l'état français.

En fait, elle est capable de créer ex-nihilo une tonne de monnaie pour le prêter sur les marchés. Quand la monnaie lui ait remboursé, elle le détruit, mais il serait catastrophique pour l'économie que les intérêts soient eux aussi détruits. Les intérêts sont donc reversés à l'état, après paiement des employés et des frais liés à son fonctionnement (comme l'impression de la monnaie elle-même).

Mais où sont les lois et l'état ?

Dans l'île il y a visiblement des biens communs, et une notion de propriété. Mais rien pour encadrer strictement tout ça : comment résolvent-ils les conflits ? Pas de lois ? Pas de juges impartiaux ? Qui applique la décision ? Où est police ?

Comment font-ils pour gérer l'entretien de leur salle de réunion ? Car si un s'occupe de passer le balai, il se sentira lésé, si les autres ne font rien. Seul l'impôt permet de résoudre la gestion des biens communs.

Les naufragés signent un contrat, mais vu qu'il n'y a pas de juge ni de police, ce contrat n'a aucune valeur. Du papier avec des gribouillis dessus. D'ailleurs, les billets de banques n'ont pas plus de valeur.

Une grave erreur de l'Île aux naufragés est d'oublier la loi. C'est le cadre juridique et le niveau de sécurité qu'elle procure qui permet d'évaluer le taux d'intérêt et la durée des prêts. En outre, les prêts sont à durée indéterminés, ce qui est autorisé en Amérique mais totalement interdit en France.

C'est une erreur classique des partisans du libéralisme économique : sans la loi, l'impôt et l'état, le système économique s'effondre de lui-même. Un système économique n'est viable que s'il y a une armée, une police, une justice, une administration et un législateur.

Une autre erreur classique est de croire que c'était l'or en lui-même qui faisait la valeur de la monnaie. Déjà, les pièces d'or étaient les plus chères, mais aussi les plus rares. Tout le monde n'en avait pas ; il y avait des monnaies en cuivre, en argent et en bronze. En plus seul le souverain avait le droit de frapper la monnaie.

Depuis que Montaigne a étudié l'age d'or de l'Espagne, où une grande quantité d'or avait été importé du nouveau continent, on sait que la valeur des pièces d'or n'était lié qu'à la quantité de pièces en circulation. En augmentant le nombre de pièces d'or en circulation, les prix avait augmenté. Ainsi quelqu'un travaillant et consumant en Espagne, ne pouvait pas s'acheter plus de chose que quelqu'un qui vivait à Paris. Son salaire était plus haut, mais les prix aussi étaient plus hauts.

L'histoire de l'île se focalise sur la matière : l'or, alors que c'est la quantité de monnaie en circulation qui est importante.

A l'époque des pièces d'or, le fait d'être lié à la rareté d'un métal, permettait de garantir que personne n'allait émettre des pièces en grande quantité. Mais que la monnaie soit en métal ou en papier, ne change absolument rien au principe.

Aujourd'hui, la banque centrale et la loi nous garantissent que personne d'autre ne puisse émettre d'argent. Et regardez le résultat : jamais les taux d'intérêt n'ont été aussi bas. L'Europe n'a jamais eu autant de stabilité économique, malgré une crise économique mondiale équivalente à celle de 1929. Dans le récit, l'auteur parle de taux à 8%, ce qui était très bas il y a même vingt ans en Europe. Actuellement, 4% semble très élevé.

L'absence de concurrence

L'île ne représente pas tout à fait la réalité, car dans la réalité, les banques sont en concurrence. La rémunération des banques est censée être calculé au plus juste. Si ce n'est pas le cas, c'est qu'il y a un problème à résoudre, au besoin avec une loi. (Expliquer les problèmes de concurrence et comment les résoudre sera peut-être l'un de mes prochains articles).

Conclusion

L’Île aux naufragés présentent un "modèle" au sens de la science physique, c'est à dire une simplification de la réalité qui permet d'essayer de comprendre ce qui se passe. Comme tout modèle, tout n'est pas représenté. Il faut bien être conscient des limites du modèle qu'on choisit. Dans le cas de l'Île aux naufragés, l'auteur a fait plusieurs oublis, dont le plus grave était de considérer que la banque était hors du système économique.

Oubliant cela, il présente le banquier comme s'il voulait la chute du système économique. Le banquier a tout intérêt à ce que le système monétaire marche, puisqu'il s'en sert lui aussi.

S'il y a quelque chose qui paraît injuste, c'est à la loi et aux impôts qu'il faut recourir pour limiter les inégalités.

mardi 20 décembre 2011

Qui est Kim Schmitz ?

Voici une vidéo de Kim Schmitz où il apparaît brièvement en compagnie de Bruce Willis. Un train de vie insolent en apparence, le rêve américain à l'allemande, mais seulement en apparence :


Me and Germany's #1 Hacker Kim Schmitz

Kim Schmitz, alias "Kimble", alias Kim Vestor, alias Kim Dotcom est le patron de Mega Group, et de Mega Upload.

Il est surtout très fort pour attirer à lui les média allemands qui parlaient de lui de façon élogieuses. Mais il a été considéré comme un charlatan, un hoaxter (sans doute la compression de gangster et de canular), un mythomane et un mégalomane. (Edit :) Dans un droit de réponse publié sur le site de Korben, Kim affirme qu'il s'agissait d'erreurs de jeunesse.

"Schmitz" est l'équivalent de "Dupont" ou de "Martin" en allemand. Est-ce son vrai nom ?

"Kim Vestor" est un jeu de mot avec "investor" (investisseur). C'est son nom d'emprunt pour créer des sociétés dans des paradis fiscaux, comme à Shangaï où il a installé Mega Upload et ses autres "filiales" toutes domiciliées à la même adresse.

"Kimble" est son nom de "Hacker" en hommage à la série télé Le Fugitif. Mais ses prétendues compétences de hacker semblent très relatives. Kim semble bien aimer qu'on parle de lui.

En fait Kim n'a jamais été hacker : il revendait au détail des numéros de carte bancaire, et a été condamné en 1998. Ce n'est même pas du piratage !

Kim va créer trois start-ups au travers de sa "holding" Kimvestor AG (créée en janvier 2000)

  • Data Protect, société de sécurité informatique fondée en 1994, qui depuis a fait faillite
  • Monkey, une société de paiement par téléphone portable
  • MegaCar, qui commercialise un système de connectivité Internet pour voitures

Il ne faut pas être médium pour se dire que ces sociétés n'ont aucun avenir. Peu importe Kim prévoit une introduction en bourse en deux ans : c'est la bulle internet !

Le groupe allemand TÜV lui rachète 80% de Data Protect. Mais rapidement TÜV se rend compte de la mauvaise santé de la société (et de l'arnaque), et veut la mettre en faillite pour la fusionner avec sa propre branche sécurité.

En 2001, il achète des parts d'un site Internet (Let's buy it : un site d'achat groupé en mauvaise santé) pour 375 000 $, et annonce qu'il va investir 50 millions de dollars dans cette société ; somme qu'il n'a pas. Il revend ensuite ses parts pour 1,5 million de dollar. Il sera condamné à 20 mois de prison avec sursis et 100 000 €. Oui, vous avez bien lu : non seulement il ne fera pas de prison, mais en plus, l'amende est inférieure au gain qu'il en a tiré.

Son ancienne société Monkey prêta 280 000 € à "Kinvestor AG" sans garantie. En 2003, les deux sociétés font faillite.

Il n'hésite pas à afficher un train de vie fastueux, en s'affichant avec des vedettes, une belle voiture, un yacht, etc. Tout ceci plaît aux média allemands, qui cherchent à montrer du "rêve américain" en Allemagne (mais un rêve est une illusion, et là encore plus).

Mais 2001, c'est surtout les attentats du 11 septembre, qui ont causé l'éclatement de la bulle internet, et le crash des start-up de Kim.

Mais il trouve la parade : il fonde YIHAT, Young Intelligent Hackers Against Terror, un groupe de 31337 hackers (c'est précis ! Mais c'est surtout le mot "Elite" en leet speak). Mais rien ne prouvent qu'ils ont existé.

Il attire à lui des investisseurs pour que son groupe de hacking puisse localiser Osama Ben Laden. Kim déclare avoir retrouvé des comptes des terroristes dans l'Arab National Bank d'Arabie Saoudite.

Au nom du YIHAT il déclare qu'il paiera 10 millions de dollars pour tout renseignement sur Ben Laden. Il oublie de dire que le gouvernement américain en propose 25 millions : voulait-il se mettre la différence dans la poche ?

Mais les vrais hackers n'apprécie pas du tout : ses sites, Yihat.org et Kimble.org, se font défacer le hacker Fluffy Bunny (ici l'explication de ce qu'est un défaçage), et plusieurs attaques de DDOS lui font jeter l'éponge.

En 2002 il est arrêté a Bangkok, et extradé vers l’Allemagne. Il est condamné pour fraude fiscale à cause de l'affaire letsbuyit.com : délit d'initié, et manipulation des cours.

Au nouvel an de 2011, Kim a offert (et s'est offert) le plus grand feu d'artifice qu'ait connu la capitale de la Nouvelle Zélande : 500 000 $ (selon Kim, mais qui est sans doute gonflé).

Il déclare s'être installé en Nouvelle Zélande, dans la maison la plus chère du pays. En réalité, la maison serait louée.

Sur son site, il veut qu'on l'appelle "King Kimble the First - Ruler of the Kimpire" ("Roi Kimble le premier - gouverneur du Kimpire / empire de Kim).

En 2002, il est filmé parce qu'il fait de une course de voiture sur la voie publique, le Gumball 3000. En fait la voiture est celle de sa société "MegaCar". Le rallye est couvert par l'émission Jackass de MTV, ce qui lui donne une bonne publicité. Mais il met lui-même des vidéos de ses exploits sur internet. Il gagne l'édition 2001.

Le voici en train de conduire sa Mercedez sur un cour de golf :

Son feu d'artifice en Nouvelle Zélande :

En Nouvelle Zélande, la plaque immatriculation de sa Roll Royce noire est "GOD" ("Dieu" en anglais).

Notez que Paris paie 500 000 € (700 000 $) chaque année, pour le 14 juillet (ce qui ne fait que 50 centimes d'euro par habitant intrapériphéros).

Son dernier "coup" est sa vidéo publicitaire pour Mégaupload, pour laquelle Universal aurait démarré au quart de tour pour essayer de la censurer illégalement.

Le Pipotron d'entreprise

Un ami bloggueur a fait un magnifique article sur l'art d'avoir l'air intelligent et de cacher son ignorance derrière un jargon hermétique.

Et voilà que je tombe sur une vidéo qui reprend exactement le même thème :

L'auteur de ce détournement est Pen of Chaos dont voici le site.

mercredi 14 décembre 2011

Megaupload vs Universal... Fight !

Megaupload a mis en ligne une publicité pour venter son service : le partage de fichier volumineux.

Ne voyant que les utilisations illégales de la chose, les majors du disques sont très remontées contre ce service.

Or dans cette publicité pas moins de 18 artistes américains connus font leur apparition. C'est pour le moins surprenant. Mais Universal a décidé de supprimer cette vidéo par le système de retrait pour violation de copyright. Seul problème, cette vidéo ne comporte aucune violation de copyright. Même si elle possède des droits à l'image des artistes, l'utilisation du système de violation de copyright a clairement été détourné.

Le groupe Mega, a donc l'intention de porter plainte contre Universal.

La vidéo censurée sur Youtube :

La vidéo sur Viméo :

Megaupload Mega Song.

Alors que la loi SOPA est en discussion au sénat américain, ce retrait abusif montre bien l'intention des majors d'abuser sans limite de leur droit de censure que pourrait leur donner cette loi. Les droits d'auteur sont clairement devenu un droit disproportionné en faveur des majors, mettant en danger la liberté d'expression et d'entreprendre, pour des résultats discutables quant à la lutte contre le piratage réel.

Évidemment cette histoire se transforme en bad buzz, avec plein de gens qui reposte cette vidéo dans tous les sens :

Exemple de reposte :

Owni nous informe sur le très troublant patron de MegaUpload, un certain Kim Schmitz, alias Kim Vestor (jeu de mon avec investor/investisseur) alias Kim Dotcom (jeu de mot avec "point com" en anglais), dont le nom apparait à la fin de la vidéo de Mégasong.

Comment a-t-il fait fortune ? Hacker-pirate qui a pu faire chanter de grandes sociétés, ou petit fraudeur de cartes bancaires : peut-on vraiment devenir riche en escroquant avec des cartes bancaires ? Ça me parait peu probable.

Tous les fantasmes des hackers de Wargames à Opération Espadon, sont possibles.

Mais surtout, en ayant un regard critique sur la vidéo de la chanson, on peut se demander si les artistes ne se sont pas fait piéger. Il y a beaucoup de vidéo graphiques, puis des courts extraits pour chaque artiste. Ont-ils bien compris à quoi allait ressembler la vidéo finale ? Si c'est le cas, Kim n'a fait qu'utiliser un vieux ressort de la désinformation, surexploitée par la droite américaine (Fox News, la publicité de Romney, candidat à la primaire des républicains, tout ce qu'a dit Bush, etc). Un juste retour de bâton pour les conservateurs.

Dernier développement de l'affaire : Universal n'aurait en fait aucun droit d'auteur sur la vidéo et aucun des artistes ne se serait réellement plaint, mais ils affirment avoir un contrat avec Youtube et Google qui lui donne le droit de retirer n'importe quelle vidéo qui lui déplaît.

En pleine discussion sur la SOPA aux USA, nous pouvons remercier Universal de se tirer une balle dans les pied en prouvant que leur intention est bien de priver de liberté d'expression les citoyens et d'autres sociétés légalement formées. Le projet de loi SOPA est notamment accusée de donner des moyens disproportionnée de censure aux grosses majors du cinéma et de la musique.

Edition du 19/12/2011 : Google confirme qu'Universal n'avait pas le droit de demander le retrait de la vidéo.

mardi 13 décembre 2011

L'espionage de la vie privée en France

La CNIL vient de sortir aujourd'hui des recommandations à l'intentions des utilisateurs de smartphones. Attention quand vous rentrez votre adresse dans le programme GPS, que vous y mettez vos codes de porte d'immeuble ! Ben de toute façon, les voleurs potentiels se retrouveront devant une porte blindée qu'ils auront du mal à forcer sans réveiller les voisins.

Des recommandations bien ridicules, quand on sait que grâce aux dernières lois de notre très cher président, la police peut infiltrer légalement tout nos outils informatiques à notre insu.

Une filiale du groupe informatique français Bull, Amesys a vendu à Kadhafi des moyens d'espionner ses ressortissants. D'après les plaquettes de promotion du produit des tests d'écoutes de téléphones GSM ont été fait sur l'avenue des Champs Élysées et dans les universités où a été développé ce produit. Ces autorisations et ces tests n'ont pu se faire sans l'approbation du ministre de l'intérieur de l'époque (2004), un certain Nicolas S.

Mais l'espionnage en France, n'est pas un mythe, car Nicolas a son Cabinet Noir. Et les sanctions sont réels à ceux qui déplaisent au petit président.

Dans le même temps les américains découvrent que leurs smartphones sont équipés en usines, d'un logiciel espion sans qu'il en soit fait mention quelque part dans les contrats relatifs à la vie privée dans la notice du téléphone. Le FBI a admis par mégarde qu'ils utilisaient ce logiciel.

La CNIL joue-t-elle au double-langage ? Pas vraiment. Elle ne fait que mettre en garde les utilisateurs, entretenant la technophobie ambiante de notre gouvernement conservateur. Elle met en avant de faux problème de vie privée, et recommande de fausses solutions.

Les vraies solutions, seraient l'interdiction de vente des outils d'espionnages, la mise en place de contre-mesures efficaces au niveau du téléphone. Mettre en avant des smartphones débridés où l'utilisateur pourrait personnaliser son smartphone, et chiffrer ses données stockées dans le téléphone et ses communications avec les moyens qu'il a choisi lui-même.

Mais au fait, qui est à la tête de la CNIL ? Isabelle Falque-Pierrotin, ancienne présidente de l'association FDI (Forum des droits sur l'internet) financée à 80% par l'état. Ancienne de l'ENA, ça sent la grosse entre-aide entre anciens de cette école. Surtout que la mission du FDI était essentiellement d'informer le public sur les droits (et les devoirs) des utilisateurs. La CNIL étant maintenant réduite à son titre consultatif, et ne faisant aucune proposition de loi, son rôle d'information au public sur les dangers d'internet semble contradictoire à son rôle premier, qui était de protéger le public contre les atteintes à la vie privée par les sociétés et l'état.

La dissolution du FDI est acquise, ce qui explique sans doute la migration récente de sa présidente vers la CNIL. L'étape suivante du chef de l'état et de vouloir fusionner la CNIL, l'ART (chargé de réguler la concurrence entre opérateurs téléphoniques et internet), et le CSA.

La CNIL n'ayant plus de rôle réel, je comprends la volonté de s'en débarraser : votre vie privée n'a d'ailleurs plus de secret pour le chef de l'état. (Vous l'ai-je dit ? Toutes les caméras de vidéo-surveillance de Paris, pourront bientôt être reliées directement à l’Élysée : très pratique !)

Rassembler le CSA, l'ART (renommée ARCEP) et la HADOPI est absurde car les uns s'occupent des contenus et l'autre des contenants. C'est comme si on voulait mettre ensemble les producteurs de jus d'orange et les transporteurs de jus de fruits. Tout ça ne fait qu'adhérer à la vision avec des œillères des éditeurs de disques. La volonté de couper les tuyaux des contrevenants idéologiques envers le régime est évidemment visible au travers de ce rapprochement dangereux.

Dormez bien, car Nico travaille contre vous.

lundi 5 décembre 2011

Hayek contre Keynes

Voici deux "battle" en rap présentant les théories de deux grands économistes, Friedrich August von Hayek et John Maynard Keynes.

Je reproche à ces vidéos d'être trop en faveur de Hayek, le présentant comme celui qui a raison, que que tout le monde préfère le discours (présenté comme) "démagogique" de Keynes.

En outre Keynes ne prône pas une dépense à tout prix, mais uniquement en cas de crise, pour en sortir.


Hayek contre Keynes - VOSTfr
Hayek contre Keynes II - VOSTfr

mardi 29 novembre 2011

La dette publique de la France

Voici l'histoire du déficit public de la France, (prise sur Wikipédia) à laquelle j'ai ajouté les noms des premiers ministres ou hyper-présidents (pour être dans les critères de Maastricht, il faudrait être au dessus de -3%) :



Voici l'histoire de la dette publique de la France, (prise sur Wikipédia) à laquelle j'ai ajouté les noms de certains ministres ou hyper-présidents (pour être dans les critères de Maastricht, il faudrait être au dessous de 60%, pour la courbe en rouge) :


A la moitié de cette année, nous avons déjà battu le record de progression de la dette de l'année dernière :
  • 31 déc 2009 : 1492,7 milliards
  • 31 déc 2010 : 1591,2 milliards (+ 98,5 en 1 an) record historique 6% du PIB en déficit public
  • 30 juin 2011 : 1692,7 milliards (+ 101.5 en 6 mois) ...
Force est de constater que nous n'avons eu que deux premiers ministres excellents : Lionel Jospin et Dominique de Villepin.

Force est de constater que le pire de nos gestionnaires a été Nicolas Sarkozy. Jamais le déficit n'a été aussi négatif. Jamais président ne nous a mis autant dedans. Jamais président n'a été aussi mauvais.

François Mitterrand à la fin de son règne, nous avait plongé à 5,2% de déficit public. Un laxisme budgétaire, qu'on aurait tendance à mettre sur le compte de sa santé.

Nicolas Sarkozy, en pleine possession de ses moyens, nous a plombé notre dette comme jamais, s'accrochant à son os de la défiscalisation des plus riches, tel un teckel enragé.

Dans son rapport annuel présenté début 2010, la Cour des comptes note que « la dette s'emballe » et pointe, si la tendance se poursuit, un risque de dégradation de la note de la dette publique à l'horizon 2013.

A la différence du ministère des finances pour qui l'aggravation de l'endettement est uniquement liée à la crise, pour la Cour des comptes la montée de l'endettement est aussi due à des phénomènes structurels indépendants de la crise. C'est une manière diplomatique de dire que les réformes de notre président sont  très mauvaises. Quand la cours des comptes parle de déficit "structurel" elle parle bien de la différence entre les entrées et les sorties d'argent. Sarkozy a réduit les dépenses, mais il a encore plus réduits les prélèvements. Le déficit structurel actuel est dû aux réductions d'impôts. L'application coûte que coûte de réduction d'impôts (TVA restauration, ISF et bouclier fiscal, aide à la personne, niche Copé, droit de succession) est très mal venue en période de crise.

"Le coût de la baisse de la TVA dans la restauration équivaut à… huit années d'économies générées par le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite" dit la Cour des Comptes.

Le petit président est entre le marteau est l'enclume, entre son refus de remonter l'ISF et l'impossibilité de monter les autres impôts de peur de perdre son illusoire espoir d'être réélu dans six mois. Sarkozy admirait la décomplexion de Berlusconi vis-à-vis de l'argent. C'est gagné ; il va nous plonger au même niveau d'endettement public.

Nicolas Sarkozy voulait laisser une trace dans l'histoire de France : il y entrera comme le pire économiste, le plus raciste, le plus inculte, Le Président des riches, Le Président de trop comme disent certains livres, Nicoléon le Petit de Victor Hugo, Le Petit Nicolas de René Goscinny et Jean-Jacques Sempé.

"Ce nain va nous faire une France à sa taille" Dominique de Villepin dans la conquête.

mercredi 23 novembre 2011

Effet multiplicateur du crédit et inflation

Dans deux de mes précédents articles j'ai parlé du rôle de la banque centrale dans le maintien de l'inflation et de l'effet multiplicateur du crédit.

Sur internet vous trouverez de nombreux articles vous expliquant comment les crédits donnent l'impression de créer de la monnaie (par exemple sur rue89), et comment la banque centrale limite cette création monétaire. Cette impression de création monétaire est en fait nommé "effet multiplicateur du crédit". La BCE limite cet effet au moyen des réserves obligatoires.

D'un autre côté, la BCE a pour mission de maintenir un taux d'inflation (le plus proche de 2%, mais toujours inférieur). Le moyen qui a été choisi est d'augmenter la masse monétaire. Car selon les théories monétaristes, la quantité d'argent disponible, influence l'inflation.

Pour augmenter de manière "juste" la masse monétaire, la BCE rémunère les réserves obligatoires. Mais est-ce suffisant ?

Étudions l'effet multiplicateur du crédit.

L'effet multiplicateur du crédit

Soit x le taux de réserves obligatoire.
Soit d une somme d'argent que nous allons mettre dans un compte de dépôt à vue.

Actuellement x = 2% en Europe. (notez que 2% = 0,02)

Un dépôt à vue de d, génère un crédit de (1-x)d, qui va donc faire un dépôt dans une autre banque.

Un dépôt à vue de (1-x)d, génère un crédit de (1-x)²d, qui va donc faire un dépôt dans une autre banque.

Un dépôt à vue de (1-x)^n.d, génère un crédit de (1-x)^(n+1).d, qui va donc faire un dépôt dans une autre banque.

Les dépôts successifs sont donc dn = (1-x)^n.d

Il s'agit d'une suite géométrique de raison (1-x), dont la somme est majorée par sa limite d/(1-(1-x)) =  d/x

Un dépôt d générera moins de d/x

Effet multiplicateur du crédit sur la masse monétaire

Soit Mréel la masse de "vraie" monnaie, et Mperçu la masse vue par l'économie au travers des crédits successifs.

Alors Mperçu = 1/x Mréel
Et Mréel = x Mperçu

Actuellement, en Europe, Mperçu = 50 Mréel

Et Mréel = 2% Mperçu

Or chaque euro créé par la BCE, rentre dans le système en tant que "réel". Ils sont automatiquement multipliés par l'effet multiplicateur du crédit décrit ci-dessus.

Pour que le Mperçu augmente d'un certain pourcentage, il suffit d'augmenter du même pourcentage le Mréel.

Or le Mréel, c'est justement les réserves obligatoires ! (Mréel = x Mperçu)

Il suffit donc de rémunérer les réserves obligatoires, pour que la masse monétaire globale augmente du même pourcentage, et induise l'inflation nécessaire.

C'est beau !

Questions subsidiaires

Et l'argent qui part à l'étranger me direz-vous ? Inutile de le rémunérer, puisqu'il n'intervient plus dans la fixation des prix dans la zone euro.

Et les dépôts à long terme ? C'est pareil ; il n'interviennent plus dans la fixation des prix dans la zone euro, sauf si la personne à qui ils sont prêtés, les dépose sur un compte courant. C'est au moment de ce dernier dépôt qu'ils sont pris en compte.

La création monétaire a été privatisée ? Non. Seule la banque centrale crée de la monnaie. L'effet multiplicateur du crédit est une illusion de création, car en face de chaque euro apparemment créé, il y un emprunt. Si on fait la somme des euros apparents et des crédits, on retombe sur la quantité d'euros réels. Il faut comprendre que cet effet est limité (50 fois les euros réels). Même si cette limite paraît haute, les banques ne peuvent pas la dépasser. Mais surtout, nous sommes en permanence proche de cette limite, ce qui annule l'apparent pouvoir de création monétaire des banques que certains leur prêtent, car la monnaie va de compte courant en compte courant : il n'y a plus de "création monétaire" en apparence avec la monnaie qui a déjà été multipliée.

Mais la monnaie est scripturale ? Cela signifie simplement que l'argent n'est pas matérialisé par des billets et des pièces, mais par des nombres écrits auparavant sur des cahiers, et maintenant dans des ordinateurs. Les échanges d'argent entre banques qui sont des échanges de nombres sont scrupuleusement contrôlés par les banques centrales nationales et la BCE. A aucun moment, les banques ne peuvent prêter l'argent qu'elles n'ont pas. Pour accorder un prêt, il y a toujours un temps d'acceptation du crédit. Il est entre autre fait pour que la banque vérifie qu'elle a les fonds pour prêter. De même, tout retrait important d'un compte courant est soumis à une semaine de délai, entre autre pour que la banque puisse prendre ses dispositions (par exemple emprunter, refuser des crédits). Les banques n'ont aucun intérêt à tricher, car elles feraient écrouler le système économique sur lequel elles reposent.

Et donc les banques accumulent sans cesse plus d'argent ? Ce serait vrai si les banques étaient des machines. En réalité, les banques sont gérés par des banquiers et des employés. Ils ont besoin de manger, de dormir dans une maison et de se déplacer. La concurrence entre banque est censé optimiser les coûts des crédits. Les français ont certainement des difficultés à faire jouer cette concurrence, mais ce n'est pas le rôle de la BCE d'y faire quelque chose. Il faut éduquer la population. Quand il y a une accumulation d'argent perçu comme injuste dans une catégorie de métier, le gouvernement peut aussi mettre en place des impôts et réguler certains prix. Mais ce n'est sûrement pas un gouvernement de droite qui va chercher à empêcher ce genre d'accumulations.

Est-il vraiment juste de rémunérer les banques au travers des réserves obligatoires ? Le but de ce système était d'empêcher les rentiers de garder leur argent en sommeil dans leurs bas de laine. En France, les comptes courants ne sont pas tous rémunérés, ce qui est une contradiction avec le but de cette rémunération. Par contre, rien n'empêche une partie de cette rémunération de servir à un revenu universel. En contrepartie, il faudra s'attendre à une augmentation des frais bancaires.

Voici les documents de la banque de France sur la quantité de réserves obligatoires en France et en Europe.

vendredi 18 novembre 2011

La photo la plus chère du Monde

... est moche.



Vous pouvez la voir plus en détail , , et . Son titre est Rhein II et date de 1999.

Adjugée à 4,5 million de dollars, je ne vois pas ce qui justifie ce prix faramineux.

Je ne prétends pas avoir le goût absolu, mais voilà une photo toute bête du bord du Rhin. De l'herbe, un chemin, de l'herbe, de l'eau, de l'herbe et le ciel. Avec un trépied, et un appareil photo tout bête, n'importe qui peut faire la même sur les berges de sa rivière en bas de chez lui.

Car, au fait, l'auteur de cette photographie, Andreas Gursky est allemand. Il n'est pas allé à l'autre bout du Monde pour faire cette photo, il n'a pas été loin au milieu d'une forêt, où la main de l'homme n'a jamais posé le pied, puisqu'il a photographié le chemin. Non, c'est une bête photo lors d'un flânerie sur les bords du Rhin.

Le choix du sujet

Yann Arthus Bertrand est sans doute le photographe le plus célèbre en France. La moindre de ses photos est tout de même plus jolie. Elles sont disponibles pour tout le monde à des prix plus raisonnables. En plus ces photos ont été prises à l'autre bout du Monde.

Sa photo la plus célèbre est celle du Cœur de Voh, en Nouvelle Calédonie.

La prouesse technique

Sur Internet vous trouverez des photos d'une définition incroyable. Elle sont zoomable jusqu'à un fort niveau de détails. Elles sont nommé des gigapixels. Vous trouverez, grâce à google, plein de sites hébergeant ce genre de photos :
- gigapixel.fr : qui a une superbe photo de la façade de la cathédrale de Amiens, entre autre
- gigapixel.com : qui a surtout des photos du Canada, jusquà 10 gigapixels
- paris-26-gigapixel : une photo des toits de Paris en 26 gigapixels. Trouverez-vous le pistolet planqué sur les toit ? Les policiers en train de fumer sur le toit du Petit Palais ? Il parait qu'il y a même une tortue.
- gigapixel-tour : un site qui vous propose de voter pour choisir le prochaine endroit où ils vont faire une photo gigapixel. Dernier record un photo de Cannes en 65 gigapixels
- yosemite-17-gigapixels.com
- harlem-13-gigapixels.com
- sevilla111.com Séville en 111 gigapixels
- L'intérieur de la Cathédrale Saint Paul à Londres

Vous trouverez encore plus de liens sur la page wikipedia.

Des photos encore plus chères à produire

Encore plus chère à produire que la photo précédente, ce sont les photos de satellite, et de sonde interplanétaires.

Tout dépend comment on fait le calcul, mais Hubble est sans doute l'un des appareils photo les plus chers qui soit. Son emplacement actuel, a été très dur à atteindre. Ses manipulateurs sont des scientifiques, largement mieux payés que le photographe de la photo du Rhin. Et il fait de magnifiques photographies, dont on peut acheter les posters.

Encore plus haut, encore plus loin et sans doute encore plus chères, les photos de sonde sur mars.

Et plus loin, les autres planètes du système solaire et leur satellites : Jupiter, Io, Europa, Saturne, Uranus, Neptune, Pluton, etc...

Bien moins chère que les photos dans l'espace, vous avez les photos de microscope électronique.

Mais pourquoi cette photo est-elle si chère ?

Dans cet article, Pierre Cornette de Saint Cyr tente de nous l'expliquer. En fait, il ne donne aucune raison. D'habitude, les directeurs de galerie ont une histoire à raconter autour des œuvres d'art, mais là rien. Les intervieweurs se sont visiblement trompés de personne.

Ce que j'en comprends, c'est que c'est génial parce que c'est Gursky qui a appuyé sur le bouton... Permettez-moi d'être convaincu qu'il y a plus d'art dans la photo de mon filleul au parc Astérix, que dans cette photo de Gursky.

Les articles de phototrends sont plus convaincants (l'article sur le tableau la photo la plus chère du Monde et sur Andreas Gursky). Mais on se rend surtout compte, que Rhein II est loin d'être sa plus belle photo. Le site Déco-Design me conforte dans cette idée. D'ailleurs ses autres photos semblent être des photo-montage. Le site Focus-Numérique le confirme d'ailleurs, tout en donnant une taille plus précise, 155,6 x 308,6 cm, alors que les autres sources parlaient de 2 mètres par 4 mètres.

Le Figaro part dans des envolées lyriques. Il souligne, entre autre le vert de l'herbe, qui n'a pourtant rien d'exceptionnel en Allemagne.

Le contexte économique ou comment faire de la politique avec de l'art

Comme l'a si bien affirmait John Maynard Keyness, le problème de la vision du libéralisme classique, c'est qu'il se fourvoie totalement sur les comportements des gens (qu'ils nomment "agents économiques"). Les gens ne font de l'épargne à la fin du mois, que s'ils n'ont pas réussi à tout dépenser par exemple. Les vrais hommes réels n'ont pas le comportement rationnel que voudrait le libéralisme classique. Cet homme imaginaire est nommé "homo œconomicus", pour se moquer du libéralisme.

Lors de la vente aux enchères de cette photo, il y a eut treize records qui ont été battu. Tout ce que cela prouve, c'est que les riches (les 1%) ont beaucoup trop d'argent (on le savait déjà), et qu'ils ont tellement d'incertitudes dans l'avenir qu'ils préfèrent placer leur argent dans de l'art.

Rhein II est vraiment loin d'être la plus belle ou la plus originale photo de Gursky.

Jamais les riches n'ont été aussi riches, si peu imposés, et n'ont jamais fait si peu avec leur argent. La logique économique voudrait qu'on les impose plus, car la relance, ne peut venir que de ceux qui consomment : les pauvres, et pas les riches actuellement.

Aux enchères, un objet n'a de la valeur que si deux personnes le veulent.

lundi 14 novembre 2011

Les poncifs du développement personnel

L'un des buts du développement personnel, est de vous motiver pour atteindre un but. La dérive de développement personnel exploité par certains coach, et de rendre votre motivation dépendante d'eux.

Je suis récemment tombé sur cette vidéo :


Réussir en amour - Interview de Paul Dewandre et Daniel Alleman.

Cette vidéo est tellement rempli de poncifs et lieux communs que je n'ai pas pu résister à en débusquer les loups.

"Si les bébés n'ont pas d'affection, ils meurent"

Sans oublier le "scientifiquement prouvé" qui vient avec ! Il y a plusieurs couches dans cette affirmation.

En se servant d'une expérimentation (plutôt glauque), notre femme-coach nous assène une énorme erreur de raisonnement : la généralisation d'un cas particulier. Peu importent les conditions de l'expérience, elle saute pour dire "tous les bébés ont besoins d'amour", puis "l'Homme a besoin d'amour". Quels fabuleux raccourcis !

Mais revenons aux expériences. Selon la légende, des bébés qu'on aurait seulement nourris et changés, seraient morts. La seule expérience raisonnable dont j'ai trouvé la trace a été faite sur des singes par Harry Halow. Mais que prouvent ses expériences ? Que ce n'était pas l'amour qui était important, mais ce que l'enfant apprend. L'attention qu'on porte à l'enfant, permet à l'enfant d'apprendre le langage en écoutant sa mère et son entourage, à se comporter en société. Le singe (et l'homme) étant un animal social, sa survie dépend de son intégration à un groupe.

Nous touchons du doigt la controverse de l'innée et de l'acquis : ce qu'on apprend est-il plus important que notre héritage génétique ? La réponse la plus raisonnable est de dire que les deux sont tellement indissociables qu'il est impossible de répondre. Or chacun a sa conviction personnelle sur le sujet, qui est fortement lié à sa conviction politique (droite = innée, gauche = acquis).

Quand nos coach interprètent  le résultat de cette expériences, ils comprennent mal "Mother Care" en anglais, qui peut être traduit par "amour maternelle", mais qui est utilisé dans son sens littéral "Soins prodigués par la mère". Même les anglophones font l'erreur, ce qui montre que ce n'est pas un problème de traduction, mais bien d'interprétation.

Malgré ce que nous répètent à longueur de temps les chansons du Top 50, l'amour n'est en aucun cas essentiel à l'homme. Par contre, il est capable de déclencher des actions qui surpassent la priorité de toutes les autres, ce qui est autre chose qu'un besoin.

Manque d'amour ou dépression

Un état dépressif est souvent induit par plusieurs échecs. Une succession d'échecs n'a pas grand chose à voir avec l'amour, sauf si vous avez l'impression que vous avez absolument "besoin" d'amour. Mais une dépression peut aussi venir d'une accumulation venant de plusieurs domaines : boulot, loisirs, accidents, etc...

Souvent la dépression est accompagné d'une baisse de forme, et d'un manque de sommeil : le fait d'être accompagné, ne signifie pas que l'un est la cause de l'autre. La cause peut être la même : un problème au boulot, vous incitera à rester plus tard. Stress, fatigue, et échecs successifs dans le boulot, donnera sûrement une dépression.

Voir son compagnon comme un soutien moral, est effectivement très utile en cas de dépression. Malheureusement, toutes les relations de couples ne sont pas ce genre de relation. Notre coach fait de son cas personnel un cas général.

Les esquimaux ont 43 mots pour décrire la neige

Déjà, le français a plusieurs mots pour décrire les relations d'attachement :
- ami, petit-ami, frère, sœur, collègue, ...
- aimer, adorer, apprécier, respecter, détester, indifférer, honorer, ...

Mais surtout les esquimaux n'ont pas 43 mots pour dire "neige". D'abord de quels esquimaux parle-t-on ? Ceux d'Alaska, de Suède, de Finlande, de Norvège ou de Sibérie ? Et même en Alaska, ils n'ont que deux mots pour dire neige : la neige en l'air qui tombe, et celle au sol. Et encore, même en Français, nous avons plein de mots pour désigner la neige sous toutes ses formes : neige, flocon, aiguilles, congère, givre, verglas, glace, soupe, gobelet, poudrerie, blizzard, avalanche. Si je cherche bien, je vais en trouver plus de 43.

Mais les langues esquimaux sont comme l'allemand : elles peuvent former des nouveaux mots en les collant entre eux. Ainsi le nombre de variantes possibles dépasse les mille, bien au delà des 43 mots annoncés.

En plus, des mots assemblés peuvent désigner indirectement de la neige. Par exemple, le mot formé à partir de  "matériel pour habitation", désigne la neige qui va servir à fabriquer un igloo. Doit-on alors le compter ?

Caresser peut nous guérir de certaines maladies

Les bien-faits du massage sont indéniables : cela fait circuler le sang, permettant de chasser l'acide lactique responsable des crampes.

Mais là dessus ils sautent sur des conclusions sur la monogamie "naturelle" de l'homme. Comme le souligne David P. Barash, docteur en psychologie et zoologie, l'homme serait le seul animal sur Terre à être monogame (ou tout au moins à ne jamais tromper sa femme). A travers l'histoire, de nombreuses cultures sans liaison entre elles, ont développé, des caractères monogames et polygames. Le fait que la culture qui ait "gagné" soit monogame, ne prouve en rien que la monogamie soit le "naturel" de l'homme (le principe de "naturel" opposé à "artificiel", c'est à dire "fait par l'homme" est toujours très amusant quand on parle de l'homme). Et encore, l'existence du divorce et des histoires de maîtresses dans le placard à la Vaudeville prouve que nous ne sommes pas monogames tout au moins à vie.

L'amour est-il le propre de l'homme

Ce qui se dégage de cette discussion entre personnes condescendantes, c'est une volonté de sublimer l'être humain. Un discours qui saute d'une portée humaniste à la limite de la religion à l'opposé, purement biologique et hormonale sans aller jusqu'au bout du raisonnement qui dirait que nous ne sommes guidés que par des réactions chimiques : pour un humaniste, l'Homme doit garder sa liberté de pensée, ne rigolons pas avec ça !

En fait l'amour n'est pas le propre de l'homme. La plupart des oiseaux fabriquent à deux leur nid, puis nourrissent à deux les oisillons.

Difficile de défaire le lien entre cause et effet en zoologie depuis Darwin. J'ai toujours tendance à dire "la raison de l'existence de l'amour et de permettre d'élever, nourrir et protéger les enfants", alors que Darwin dit que c'est l'inverse : "ceux sont ceux qui ont développer le lien d'amour, qui ont permis à leur progéniture d'exister et de se développer."


Conclusion

La philosophie de comptoir à la télé a encore de beaux jours devant elle.

mercredi 9 novembre 2011

Une pièce étrangère ressemble à l'euro

 Je me suis fais refiler une pièce étrangère qui ressemble à celle de deux euros, si on la prend sans faire attention.


Visiblement la pièce  vaut  10 "spirale O".


Vu la gravure du temple et la forme de l'écriture, j'ai fortement suspecté la Thaïlande comme étant à l'origine de ce crime. Et bingo, c'est bien ça ! Il s'agit d'un pièce de 10 bahts. La personne représentée sur la pièce est le roi de la Thaïlande : Rama IX.

10 bahts valent en ce moment 0,2356 euros. La valeur oscille entre 27 et 19 centimes d'euro. La substitution d'une pièce de deux euros par une pièce de 10 bahts, une opération très rentable, sans prendre en compte le prix du voyage.

Il faut tout de même ramener un bon millier de pièces de Thaïlande pour rembourser son voyage.


Vu que la taille est exactement la même, et que les métaux semble aussi être les mêmes, je me demande dans quelle mesure les distributeurs automatiques peuvent se faire berner.

Faites attention quand on vend rend la monnaie !

mardi 8 novembre 2011

Le français comme on le parle

Voici un article pour basher les parisiens pédants (uniquement les pédants) qui aiment bien expliquer aux provinciaux (mais aussi aux parisiens extrapériphéros) comment parler leur propre langue.

L'académie française

L'académie française l'affirme elle-même : le français est une langue vivante. Aucune loi n'oblige à parler ou à écrire parfaitement le français tout le temps. Temps que les fautes et les néologismes ne gênent pas la compréhension il n'y a pas lieu de reprendre toutes les fautes.

L'apparition de néologismes est essentielle pour la vie d'une langue. Certains néologismes académiques prêtent à rire comme "cédérom". Je vous inciterais plutôt à faire comme moi : préférez utiliser le néologisme qui vous plaît. Car plus il est utilisé, plus il a de chance de faire son chemin jusqu'aux dictionnaires.

Mais la qualité doit primer

Ceci dit, la moindre des politesses pour celui qui veut être lu, est d'écrire en français correct. Si vous êtes lu par un million personnes, et que cinq cent mille perdent une seconde parce qu'ils butent sur un mot mal orthographié, vous avez fait perdre cinq cent milles secondes, alors que vous avez économisé 20 secondes de relecture. Plus vous êtes lu, plus vous vous devez d'être rigoureux dans la qualité de ce que vous produisez.

Monter en haut ou descendre en bas

"Où veux-tu qu'on monte ?" "Es-tu déjà monté en bas ?"

La langue française n'est pas comme le japonais : elle a horreur du vide. Un japonais est capable de vous faire une phrase complexe avec un seul mot, qui n'est même pas un verbe. Du coup, tout est très contextuel. S'il dit "froid", cela peut vouloir dire "ce que je viens de toucher est froid" ou "ce que je regarde a l'air froid" ou si vous parliez d'un séjour au ski, "j'ai froid rien qu'en y pensant".

Le français, au contraire, préfère qu'une phrase soit complète, avec un sujet, un verbe et un complément. Les allemands sont pires que nous, car ils aiment bien ajouter deux ou trois adverbes dans leur phrase: "Je vais bien volontairement promptement en haut." Cette volonté d'alourdir adverbialement les phrases, se retrouve chez nos voisins les belges, dont on aime bien se moquer de leur "une fois".

Mais en plus de cet argument, je rajouterais que "monter en haut" signifie que je ne m'arrêterai pas au milieu. "Monter en haut de l'échelle", "Monter en haut de l'escalier", ne sous-entend pas qu'on ne va pas s'arrêter au milieu de l'échelle ou de l'escalier.

Les expressions "sortir dehors" et "entrer dedans", n'ont pas l'avantage du milieu. Pour ces expressions, c'est bien l'horreur du vide qui appelle un complément de lieu.

L'art de prononcer comme ça s'écrit

Cresson, se prononce-t-il "cr-é-sson" ou "cr-eu-sson" ? La prononciation "cr-eu-sson" est prédominante dans le nord de la France.

La première fois que j'ai entends prononcer le nom d’Édith Cresson, j'ai eu mal aux oreilles. Le parisien me dit : "Ben, oui ! Un "e" devant une consonne doublé, se prononce "é"."

Sauf que rapidement, on apprend qu'en français il y a plein de mots qui ne s'écrivent pas comme ils se prononcent. Certains mots ne se prononcent pas comme ils s'écrivent. Et bien pire, pour certains mots, on ne peut pas savoir comment ils se prononcent en les lisant.

Prenez, par exemple le verbe "ressembler" : le premier "e" ne se prononce pas "é" malgré le double "s".


"Oignon" est l'exemple typique de mot qui ne se prononce pas comme il s'écrit.

Moins connu, "chuchoter à l'oreille" s'écrit "susurrer" avec un seul "s" consécutif et deux "r", bien qu'on aurait envie de l'écrire "sussurer".

La prononciation de "ill"

Si vous regardez "ville" et "fille", vous ne pouvez pas savoir comment ils se prononcent, sans les connaître. Et il y a quasiment autant de mots en "-ill-" qui se prononcent "iL" que "i mouillé".

Prononciation en "iL" :
abbevillien, achillée, bacille, bidonville, billevesée, bougainvillée, clémenvilla, codicille, cyrillique, decauville, distiller (distillerie, distillation, …), fibrille (défibrillateur, etc..), fringillidés, gille, Gilles, imbécillité, lilliputien, maroilles, maxille, pénicilline, pusillanime, scille, spirillose, stillation, tillandsie, vanilline, vaudeville, verticille, vexille, vieux-lille, villafranchien, village, villégiature

Les dérivés de mille : million, billion, trillion, quatrillion/quadrillion, quintillion, sextillion, …


Les formes avec un "i" ajouté au debut du mot devant un "l", comme illégal, illicite, illico, illisible, illogique, illusion (désillusion), illettré, illustre, etc…

Les mots étranger importés : fillér, lapilli, schilling, tephillin, thriller, villa, williams, chinchilla

En nom propre, toutes les villes qui contiennent le mot "ville" et "Lille", et le département "Ille-et-Vilaine".

Prononciation en "i mouillé" :
Tous les mots contenant les formes suivantes sont mouillés (dont le mot mouillé, lui-même) : "-ouil-" "-euil-", "-ail-", "-eil-".

portail, chandail, ail, fiançailles, funérailles, maille, rail, railler.
soleil, vermeil, réveil, corbeille, veiller, réveiller, oreille.

cerfeuil, fauteuil, deuil, veuillez, feuille.
œil et œillet (et les dérivés qui sont les seuls mots à s'écrire "-œil-". Une prononciation qui ne saurait être une règle)
fenouil, grenouille, fouiller, mouiller, trouille.

Un cas particulier : "aiguille" car ce mot aurait dû avoir un tréma sur le "u".

Et enfin les "-ill-" mouillés :
famille, gentille, fille, vanille, pupille, habiller, ciller, babiller, briller, barillet, spirille, vaciller, zorille, gorille, manille (manillon, ...), anguille.

 Les mots étranger importés récemment : cigarillo, guérilla, manzanilla, tortilla, Castille.

La prononciation des doubles consommes et les consonnes finales

Le parisien est formel : il ne faut pas prononcer les doubles consonnes et les consonnes finales.

Et pourtant, la prononciation exacte de "exact", fait entendre le "t".

Le double "g" de "suggérer" se prononce bel et bien, car le deuxième "g" n'a pas la même prononciation que le premier. Exactement comme dans "succès", "successeur", "Occident", etc...


Il est admis que le "t" de "vingt" soit prononcé dans certaines régions.

Le "but" est souvent prononcé avec "t". Le mois "août" aussi.

Le mot "déficit" est un mot d'origine latine, mais francisé à cause de l'accent. Son "t" final est prononcé.

Le mot "os" se prononce bien avec un "s", mais perd miraculeusement ce son au pluriel.

Le mot "mœurs" lui garde son "s", car ce mot est toujours au pluriel.

L'adjectif  "abrupt" est prononcé avec son "t", même au masculin.

mercredi 26 octobre 2011

RATP : "à nous de vous faire préférer le Métro"

Oui, grâce à la RATP, je connais maintenant le chemin le plus rapide pour aller à pied de la sortie du RER A de Châtelet-Les Halles au Flam's de la rue des Lombards.

Légende :
- le parcours en bleu est à faire à pied en surface
- les rues grisées sont piétonnes

jeudi 13 octobre 2011

Hommage à Dennis Ritchie

Dennis Ritchie est mort entre le 8 et 9 octobre 2011.

Son apport à l'informatique est largement supérieur à un grand patron mort récemment.

Sa contribution est sans commune mesure. Le langage C est tout simplement à la base de TOUT ce qu'on utilise.

Sans lui, pas d'informatique moderne, vous ne liriez même pas ces lignes, car le code des échanges par Internet est écrit en C, et tous les systèmes utilisent le même code. Apple, Microsoft, Unix, Linux, n'existerait même pas dans leurs concepts de base.

Merci Dennis Ritchie !

SOS-Education ou l'imposture libérale

Le hasard de retransmission d'e-mail a fait que j'ai reçu un lien vers cette vidéo :

Grève du 27 Septembre : (Dés)information à la population par SOS-Education.

De manière convaincante, et avec la voix française de Julia Roberts, cette vidéo nous démontre que l'éducation va mal, mais pas forcément pour les raisons qu'on croit.

Snif, snif, ça sent le crypto-libéralisme

Si je résume la vidéo :

  • les professeurs sont trop occupé à faire grève
  • l'éducation française devrait se concentrer sur les méthodes d'enseignement

La vidéo suggère de ne pas tenir compte de l'avis des syndicats, qui ne veulent que plus d'argent. Mais c'est des idées très ultra-droite, tout ça !

La vidéo suggère de se concentrer sur les méthodes au lieu d'expérimenter. Mais de quelles méthodes parle-t-elle ? Encore une nouvelle expérience, je suppose. L'innovation sans queue ni tête est surtout dû au gouvernement en place, qui est plus intéressé par le fichage des élève dès l'école maternelle que par le contenu des programmes. Un gouvernement qui détruit l'enseignement public pour que les parents se sentent plus en confiance en mettant leurs enfants dans le privé. Un gouvernement qui subventionne le privé.

La mauvaise idée de droite est de sous-éduquer la population, pour que le pouvoir et le savoir reste dans les "grandes" et "hautes" familles.

Mais pour la vidéo, le coupable est tout trouvé : ce n'est pas ceux qui font les programmes, mais les syndicats qui détruisent les méthodes d'enseignement.

Le personnel non enseignant

Qui sont ces "parasites" qui "ne voient jamais les élèves". Le mensonge est là : certains d'entre eux voient les élèves, mais sans enseigner.

Prennons un collège au hasard (un autre , ou ).

Pour la direction :

  • un Principal
  • un Principal-Adjoint
  • un Gestionnaire
  • un Agent Comptable
  • un Conseiller Principal d’Éducation
  • un S.A.S.U. (Secrétaire d'Administration Scolaire et Universitaire)
  • un Assistant pour l’accueil et le standard

Assistant d'éducation (les pions) : 11

Personnel de service (ménage, entretien et restauration) : 11

Une conseillère d'orientation

Personnel de santé :

  • un médecin scolaire
  • une secrétaire médicale
  • une infirmière
  • une assistante sociale
  • une enseignante référente

35 personnes non-enseignants pour 47 enseignants. Mais il ne faut tenir compte que des 12 qui sont ni pion ni assignés à la maintenance ou la restauration, selon la vidéo, ou 8 sans le personnel de santé.

Dans le secondaire il y a 11 876 collèges et lycées. Il faut donc compter une dizaine de personnes par établissement pour obtenir les 126 915 personnes non enseignants dont parle la vidéo.

Et encore, nous ne parlons pas des inspecteurs d'académie et de l'administration liée à l'académie.

Non, le nombre de non-enseignants n'est pas démesuré.

Le nombre d'enseignants et leur salaire

En comparant la France et l'Allemagne, on constate que les enseignants Français sont payés un tiers de moins que les allemands, au coût horaire (la moitié en plus dans l'autre sens). Par contre en France il y a beaucoup plus d'établissements, (surtout en primaire), ce qui augmente les dépenses en entretien et en personnel administratif.

Cette différence s'explique en partie par la densité de population :

  • France 97 hab/km²
  • Allemagne 230 hab/km²

En diminuant le nombre d'établissements, il faudrait se déplacer plus pour aller à l'école.

Comparaison France Allemagne :

France Allemagne
Population totale 63 645 065 82 314 906
École Primaire
Nombre d'enseignants 216 654 242 969
Nombre d'élèves 4 105 628 3 311 285
Nombre d'heures annuelles 926 805
Salaire annuel moyen (en €) 39 326 62 995
Salaire horaire (en €) 42 78
École Secondaire
Nombre d'enseignants 490 955 592 011
Nombre d'élèves 5 956 946 8 004 828
Nombre d'heures annuelles 637 736
Salaire annuel moyen (en €) 42 274 72 853
Salaire horaire (en €) 66 99
Primaire + Secondaire :
Masse salariale du personnel enseignant
(en milliards d'€)
29,27 58,4
soit par élève (en €) 2 909 5 164
Dépense total hors masse salariale
du personnel enseignant (en milliards d'€)
41,2 11,6

Nous constatons que ce sont les dépenses hors enseignant, qui plombent les comptes de l'éducation nationale. Le problème est que je n'ai pas trouvé ce que c'était précisément, mais voici quelques pistes.

Le nombre d'établissements est plus élevé en France, à cause de la densité de population ; c'est une première cause possible.

En Allemagne, les élèves ne vont à l'école que le matin, et sont censés faire des activités sportives l'après-midi. Ces activités sont à la charge des parents : dans les faits, seuls ceux qui ont les moyens font autre chose que de regarder la télévision. Mais surtout ce système permet d'économiser sur la gestion d'une cantine scolaire.

La contre-partie de cette économie est que les femmes sont quasiment obligées de s'arrêter de travailler pendant 3 ans. Pour peu qu'une femme ait deux ou trois enfants, ça fait une sacrée coupure de l'activité professionnelle. A vous de juger, si c'est un bien ou un mal, mais il n'est pas bon d'être mère célibataire en Allemagne...

La destruction de l'enseignement public

Plusieurs critères sont exposés pour montrer les ratés de l'éducation nationale. Alors que la vidéo accuse les syndicats, j'aurai plutôt tendance à accuser les 20 ans de gouvernements de droites successifs.

Le classement "mondial" des universités

Le classement mondial des universités, correspond à une vision américaine de ce que doit être une université. Comme les universités américaines sont privés, l'intérêt d'un classement apparaît immédiatement.

Notamment les universités américaines obligent leurs enseignants chercheurs à signer du nom de l'université. Mais elle peuvent aussi inciter à publier, quoique soit la qualité de l'article.

Une restructuration des universités françaises a été lancé par le gouvernement actuel, dans le seul but d'améliorer le classement des universités françaises. Ils ont rattachés des écoles d'ingénieur aux universités. Mais cette tentative de coller à des critères américains de notation, n'améliore en rien la qualité de l'enseignement. Tout ça est purement administratif, et encore ! C'est souvent qu'un jeu d'écriture qui ne change rien sur le terrain, pour les enseignants et les élèves.

Le cœur du sujet

"Rien de sérieux n'est envisagé", sauf des les programmes de la gauche. Un gouvernement de droite idéologiquement veut privatiser l'enseignement. Son intérêt est de baisser le niveau du public.

Faire signer une pétition qui dit de ne pas écouter les syndicats, alors que le gouvernement n'a jamais écouter, consulter ou fait quoique ce soit pour améliorer les méthodes d'enseignement, est une ineptie.

La vérité est que les professeurs sont sous-payés, mais qu'ils compensent par des horaires de travail peu contraignant. Mais même au coût horaire, ils sont moins payés que le coût horaire des enseignants allemands. Si on pousse la logique libérale et le concept de l'offre et de la demande, il faudrait plutôt augmenter les salaires des professeurs pour qu'il y ait plus de candidats aux concours et améliorer la qualité des enseignants recrutés.

"Les enseignants s'en foutent si votre enfant est au chômage" : c'est le message passé par la vidéo. C'est plutôt insultante vis-à-vis des professeurs, et ne vise qu'à désolidariser la population française des enseignants. Mais revenons au concept "un bon enseignement fait baisser le taux de chômage", c'est plutôt vrai, l'effet de l'innovation sur une société est toujours bénéfique. Mais c'est présenté de manière égoïste : "votre enfant sera au chômage s'il est mal éduqué". Donc cette "association" nommée SOS-éducation met en avant des valeurs individualistes (mais surtout égoïstes) pour justifier une action collective. Mais votre enfant sera en concurrence avec tous les autres enfants bien éduqués de l'enseignement public ! Cette association porte en elle-même les graines de sa destruction. Mais il faut surtout détecter une mauvaise foi bien de droite qui l'anime.

Une seule solution : votez bien, aux prochaines élections !

mercredi 5 octobre 2011

Pour qui voter aux Primaires Socialistes

Le choix de notre futur président se fera ce week-end. Car soyons réalistes deux secondes : personne ne veut plus du nain.

Voici en résumé les programmes des candidats sur la régulation d'Internet, HADOPI et la licence globale, d'après un entretien avec les journalistes de FranceTV. Dommage qu'ils n'aient pas été interrogés sur la neutralité des réseaux, la régulation de la SACEM et les licences alternatives (type CC).

J'ai ajouté des petits sigles, dont voici la légende :

  • H+ abrogation plus ou moins claire de la HADOPI
  • LG licence globale ou équivalent y ressemblant
  • TG taxe Google ou équivalent y ressemblant
  • R+ régulation actuelle suffisante
Logiquement "LG" signifie "H+". Mais je mets "H+" quand l'abrogation est explicite. Je vous laisse juger de la pertinence d'une licence globale, et de l'impossibilité d'une taxe Google...

Arnaud Montebourg (R+ TG) Internet n'est pas une anarchie : le droit général s'y applique déjà.

Il voit dans HADOPI une volonté des média classiques (comme foxnews) de reprendre la main. Un simple retour à l'avant HADOPI n'est pas suffisant pour répondre au problème de la création.

Solution : "taxation culturelle sur les industries de la culture, par des centimes prélevés sur les bénéfices publicitaires des télévisions privées, les profits gigantesques des fournisseurs d’accès à Internet et les produits industriels diffuseurs de culture comme ceux d’Apple."

François Hollande (R+ H+ LG)
La régulation d'Internet existe au niveau Européen et mondial (OCDE et ONU). "Ces organisations se sont toujours accordées sur le principe d’une gouvernance pluripartite préservant un équilibre entre les Etats, les industriels et la société civile."

FH dénonce le double langage du gouvernement (pour la neutralité des réseaux en parole, contre dans ses propositions de lois européennes)

HADOPI doit être revue ou abrogée. La licence globale peut être une solution. On doit discuter du droit d'auteur à l'ère numérique.

Martine Aubry (H+ LG)
http://www.francetv.fr/2012/la-strategi ... aubry-1989 Favorable à l'abrogation de la HADOPI. Il faut adapter et renforcer le droit d'auteur. Contribution forfaitaire obligatoire et modeste au travers des FAI, à discuter avec toutes les parties prenantes. Lutte contre la contrefaçon industrielle.

Ségolène Royale (LG)
http://www.francetv.fr/2012/la-strategi ... royal-1973 Internet doit être régulé ; le droit d'auteur doit être respecté. HADOPI est dépassé, coûteux, difficile à appliquer et contournable. Pour une redevance qui ne soit pas la licence globale. Alignement de la TVA de la presse numérique sur la presse papier.

Manuel Valls (LG TG)
http://www.francetv.fr/2012/la-strategi ... valls-1987 HADOPI est inefficace, archaïque, et dépassée. "Internet n’est pas la guillotine de la musique, mais bien un catalyseur." Il porte l’idée d’une « contribution créative », communément appelée « licence globale » : 2 euros par mois environ en contrepartie d’un accès aux œuvres culturelles.
Mais aussi une « Taxe Tobin numérique », alimentée par un pourcentage des bénéfices de moteurs de recherche.
"Je milite également pour que les grandes œuvres artistiques, notamment littéraires, puissent être disponibles en Open Source." (sic) Il parle de la numérisation des œuvres. Il ne veut pas que Google soit le seul à numériser les livres.
Mais Internet n'est pas son seul axe pour la culture : il propose des Etats Généraux de la Culture.

Jean-Michel Baylet (rien !)
http://www.francetv.fr/2012/la-strategi ... aylet-1981 Il veut réguler Internet, mais il ne semble pas utile d’imaginer une législation spécifique pour Internet en la matière.
Mais le gouvernement ne doit pas ignorer la protection des enfants, le droit à l’oubli, l’usurpation d’identité, la protection de la propriété intellectuelle. La loi Hadopi doit être reprise pour mieux préserver les libertés individuelles.

Note : il dit à la fois qu'il ne faut pas réguler, tout en énumérant ce qu'il faut réguler, donc pas de "R+".

Maintenant sur le site du Monde, nous avons quelque chose de différent :

Matrine Aubry :

  • loi pour la neutralité du réseau
  • Abrogation de la HADOPI
  • dépénalisation du téléchargement
Ségolène Royale :
  • dépénalisation du téléchargement
Tous sauf Manuel Valls : création de la licence global

Manuel Valls : Création d'un "Taxe Turbin numérique" (en fait une sorte de taxe Google)

Mais n'oublions pas à quel point les hommes politiques promettent n'importe quoi à chaque meeting, en fonction des personnes qu'ils ont face à eux.

Par exemple, François Hollande n'a pas hésité à promettre l'inverse de ce qu'il avait déjà promis avant l'été.

jeudi 29 septembre 2011

A propos de l'Argent-Dette et autres théories anti-bancaires

Le documentaire "Argent dette" est un "buzz" ou "meme" Internet, qui a fait pas mal de dégât pour la compréhension de l'économie.

Par exemple Étienne Chouard colporte les mêmes aberrations.

Étienne Chouard est professeur d'économie. Comment fait-il pour raconter des ineptie pareil ? Après recherche, il a une maîtrise en droit, il était professeur en économie-gestion et droit fiscal (donc comptabilité, pas économie !), par la suite également professeur d'informatique, ce qui fait qu'il a pu passer à côté des bases...

En fait ce qu'ils appellent l'argent dette, est un phénomène connu, et maîtrisé. C'est l'effet multiplicateur du crédit.

A chaque fois qu'on dépose de l'argent à la banque, elle peut le prêter à quelqu'un d'autre. Or de nos jours, quasiment tout l'argent est déposé dans les banques. Les banques prêtent de l'argent qui est déposé sur un compte dans une autre banque, qui va à nouveau le prêter, et ainsi de suite.

Virtuellement, les banques pourrait prêter une quantité infini d'argent. Il est important de le maîtriser (par la loi), ce phénomène qui serait catastrophique s'il n'était pas contré : on se retrouverait avec une masse monétaire qui monterait tout le temps, et mécaniquement une inflation galopante.

Pour les empêcher de créer trop d'argent par l'effet multiplicateur le crédit (ce fameux "argent dette"), elles ont des réserves obligatoires.

Par exemple, si les réserves obligatoires sont à 2%, à chaque fois qu'une banque prête 100 euros à quelqu'un, elle doit déposer 2 euros à la BCE (ou la banque centrale du pays). Elle récupère une partie de ces 2 euros à chaque fois que l'emprunteur rembourse une partie de son crédit. Ainsi, à chaque fois qu'il y a un emprunt, de l'argent est retiré du circuit, ce qui empêche une création infini de monnaie. Seules les banques sont autorisées à prêter, parce qu'il faut qu'il y ait ce dépôt à la banque centrale.

Tout cet argent créé est appelé Masse Monétaire. On nomme M1, M2, M3 et M4 les masses monétaires en fonction de la durée du dépôt (et donc de l'emprunt qui va avec).
- M1 correspond aux billets, pièces et dépôts sur compte courant
- M2 correspond à M1 plus les dépôts à termes inférieurs ou égaux à deux ans et les dépôts assortis d'un préavis de remboursement inférieur ou égal à trois mois
- M3 correspond à M2 plus les instruments négociables sur le marché monétaire émis par les institutions financières monétaires
- M4 correspond à M3 plus les Bons du Trésor, les billets de trésorerie et les bons à moyen terme émis par les sociétés non financières

Sinon, nul besoin d'être une banque pour créer de la monnaie, même en France : ticket resto, chèque vacances, bon de réduction, même les chèques de particulier sont des créations de monnaie.

Tout ça pour dire, qu'il n'y a pas de "complot". Tout est exposé au grand jour, rien n'est caché. Tout a été théorisé, et sous le contrôle des banques centrales.

Les banques centrales sont des institutions indépendantes, qui ne doivent aucun compte aux électeurs. Quelqu'un qui veut se faire réélire n'a qu'à faire tourner la planche à billet avant l'élection, sans faire attention à l'inflation qu'il va générer plus tard. C'est pour cela que la création monétaire a été confié aux banques centrales, indépendantes des élections, avec pour unique mission de maintenir le taux d'inflation proche de 2%, mais toujours en dessous (du moins c'est la mission de la BCE, mais pas de la réserve fédérale américaine).

Actuellement, le taux de réserve obligatoire est à 2% en Europe, parce que les banque ont du mal à se prêter entre elles, mais en Chine il est à plus de 20%, pour empêcher l'inflation. Les emprunts sont nécessaires aux entreprises pour qu'elles puissent avoir un fond de roulement et investir. Interdire la création monétaire généré par l'emprunt est impossible (sauf à proposer un nouveau système économique et politique qui se tienne ; ce que ne font pas les deux vidéos citées en introduction).

L'or n'est pas une valeur sûre. Montesquieu a très bien vu ça en étudiant l'Espagne. Durant le Siècle d'or (à partir de 1492, Christophe Colomb), l'or ramené du nouveau continent aurait dû rendre l'état très riche, puisque les caisses étaient pleines. Que s'est-il passait en fait ? Les prix ont augmenté, et l'état ne semblait pas plus riches qu'ailleurs en Europe.

Adam Smith développe le raisonnement de Montesquieu plus loin avec "Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations".

Les vidéos "argent-dette" estiment aussi que l'état a perdu le privilège de la création de l'argent, et est donc obligé de créer d'emprunter. Ce qu'omettent de dire ces vidéos, c'est qu'avant l'argent n'était pas fiduciaire, mais lié à l'or. Il ne pouvait donc pas être créé. Les souverains (et donc l'état) empruntaient pour éviter d'augmenter les impôts. Nous sommes exactement dans cette situation d'ailleurs : c'est théoriquement très facile de réduire la dette de l'état. Il suffit de prélever plus d'impôts.

L'avantage de l'argent fiduciaire, c'est que l'inflation artificielle empêche la thésaurisation (le fait de garder son argent dans un bas de laine).

Là où Étienne Chouard n'a pas tord, à mon avis, c'est que pour se faire élire, il faut de l'argent et donc des riches pour financer les campagnes. Il est donc très difficile de se faire élire en ayant comme programme l'augmentation de l'impôt des plus riches.

En ce moment, les conditions sont réunis pour qu'au contraire ça passe : crise de 2008 qui revient, gouvernement de droite qui agit trop ouvertement pour les riches, les électeurs prennent conscience des mensonges de la droite.

En lisant l'article d'Adam Smith sur wikipédia, on y trouve des perles :

« Il est rare que des gens du même métier se trouvent réunis, fût-ce pour quelque partie de plaisir ou pour se distraire, sans que la conversation finisse par quelque conspiration contre le public, ou par quelque machination pour faire hausser les prix. »
Le Monde n'a pas bougé depuis 1776.

« Toute proposition d'une loi nouvelle ou d'un règlement de commerce, qui vient de la part de cette classe de gens, doit toujours être reçue avec la plus grande défiance, et ne jamais être adoptée qu'après un long et sérieux examen, auquel il faut apporter, je ne dis pas seulement la plus scrupuleuse, mais la plus soupçonneuse attention. Cette proposition vient d'une classe de gens dont l'intérêt ne saurait jamais être exactement le même que l'intérêt de la société, qui ont, en général, intérêt à tromper le public et même à le surcharger et qui, en conséquence, ont déjà fait l'un et l'autre en beaucoup d'occasions. »
Déjà Hadopi à l'époque ?

« les gens qui vivent dans la capitale et dans les provinces éloignées du théâtre des opérations militaires ne ressentent guère, pour la plupart, aucun inconvénient de la guerre, mais ils jouissent tout à leur aise de l'amusement de lire dans les gazettes les exploits de leurs flottes et de leurs armées. (...) Ils voient ordinairement avec déplaisir le retour de la paix, qui vient mettre fin à leurs amusements, et à mille espérances chimériques de conquête et de gloire nationale qu'ils fondaient sur la continuation de la guerre. »
Ça ne vous rappelle pas la guerre du golf, et l’Afghanistan ?

Il invente aussi les fonctions régaliennes (auxquels doit se limiter le souverain) :
- protéger la société contre toute violence intérieure ou extérieure,
- protéger tous les membres de la société contre l’injustice ou l’oppression causée par un autre membre,
- fournir des infrastructures et des institutions publiques, qui sont bénéfiques à la société, mais qu’un entrepreneur privé ne peut pas financer lui-même profitablement.

Notez que ces fonctions seront revisités plus tard par les néo-libéraux :
- Assurer la sécurité extérieure par la diplomatie et la défense du territoire ;
- Assurer la sécurité intérieure et le maintien de l'ordre public, avec, notamment, des forces de police ;
- Définir le droit et rendre la justice ;
- création de la monnaie (mais l'histoire a prouvé que c'était faux)

Mince, il n'y a plus les "institutions publiques, qui sont bénéfiques à la société" : c'est ballot ! Ça prouve surtout que la définition des pouvoirs régaliens est avant tout idéologique, et que les néo-libéraux avaient oublié que l'économie est centré sur l'homme et pas sur l'argent (pour ne pas dire que ce sont de gros enfoirés).

mardi 27 septembre 2011

Combustion humaine spontanée

Slate a encore frappé : ils on sorti un article sur la combustion humaine spontanée. Encore un article aberrant qui me conforte dans l'estime de la piètre qualité informationnelle de ce site.

Remarquons d'entrée le sujet de thème paranormal, qui plaît surtout aux américains. C'est tout à fait dans l'esprit des conservateurs américains, très religieux qui n'admettent pas que la science peut expliquer pas mal de chose. Eh oui, l'éducation nationale américaine est tellement défaillante que la moitié des américains estiment que le créationnisme est une "théorie" acceptable.

La combustion "spontanée" est la découverte d'un corps humain consumé, dans une pièce où quasiment rien d'autre n'a brûlé. Parfois même les pieds et les bras sont intacts.

Pour comprendre la combustion soit-disante "spontanée", il suffit d'aller sur Wikipidea et de choisir la "théorie" la plus sensée. Théorie confirmée par des sites de sceptiques. Mais c'est trop dur pour un journaliste de Slate.

Les "sceptiques" sont en fait des associations d'anti-théories paranormales qui s'escrime à démonter les théories paranormales. Elles existent surtout aux USA, pour justement contrecarrer toutes les croyances dont s'abreuve le peuple américain.

Les phénomènes n'a donc rien de mystérieux, car ils ont été reproduit avec un porc. Il n'a rien de spontané, ni par la vitesse, ni par l'apparition.

Ce qui allume le feux est à l'extérieur du corps humain : des allumettes, un feu de cheminée, une cigarette, ou, pourquoi pas, des cambrioleurs qui ont voulu mettre le feu à la maison après qu'il ait tué leur victime. Ce dernier cas est d'ailleurs l'un des cas officiellement résolu, où un cambrioleur a utilisé du parfum autour du col de la victime pour allumer le feu. Il partit en pensant que la maison entière aller brûler.

C'est en fait la graisse humaine qui sert de comburant. Dans tous les cas de combustion soit-disante spontanée, les victimes était corpulentes. Les vêtements servent de déclencheur, puis de mèche comme dans une bougie. La combustion est lente : il a fallu cinq heures pour consumer le porc jusqu'aux os dans l’expérience citée précédemment. La petite pièce où se trouvent les victimes, limite grandement l'oxygène. Ainsi le corps se consume longuement en limitant la zone incendiée.

Les victimes ont à chaque fois des problème pour se défendre du feu qui prend : sous médicament (somnifère), comas éthylique, ou morte.

Souvent, les témoins qui découvrent la scène, en conclut que la combustion a été rapide parce que rien d'autre n'a brûlé. C'est en fait tout le contraire ; c'est la preuve d'une combustion lente. Une combustion rapide du corps aurait dégagé une très forte quantité de chaleur en peu de temps, ce qui aurait embrassé tout ce qui est autour. Une combustion lente, au contraire répartit l'énergie dans le temps. La chaleur est évacuée au fur et à mesure, permettant aux meubles, et même aux membres de la victime de ne pas présenter de signe de brûlure.

Les mécanismes psychologiques qui empêchent les témoins de ces scènes d'incendie d'admettre la solution la plus évidente du mystère, sont très bien expliqués par les sites de sceptiques.

Slate reproduit visiblement des informations de son homologue américain sans valeur ajoutée. Du temps du journal papier, nous pouvions nous faire avoir une ou deux fois par ce genre de journalisme. Sur Internet, rapporter ce genre de fausse information ne peut pas être bon pour la notoriété du site. C'est le genre d'héritage de la presse classique doit on se passerait bien.

Conclusion

La combustion spontanée est une combustion lente qui n'a rien de mystérieux, et Slate est un site d'antijournalisme comme j'aimerais les voir disparaître.

lundi 26 septembre 2011

Bio et lobbying

Je m'étonne toujours de trouver des produits bio dans des contenants en plastique. Ceux qui achètent du bio, le font normalement parce que ce type de culture a moins d'impact sur l'environnement et que le produit alimentaire contiendra moins de produits nocifs.

Or les emballages plastiques ne sont pas biodégradables et difficilement recyclables. C'est dommage de cultiver propre pour emballer salement.

Les emballages plastiques peuvent contaminer les aliments. D'ailleurs nous sommes tous soumis à des doses continues de Bisphénol A. Ce perturbateur endocrinien est présent partout et pénètre par les aliments et la peau. Cosmétiques, jouets, emballages alimentaires, tickets de caisse, vêtements, il est partout. Il est particulièrement présent dans les plastiques transparents. Plus le plastique est rigide, plus il y en a.

Donc si vous achetez bio, préférez des emballages en verre.

M'étant fait ces réflexions, je décide de chercher un peu ce qui se raconte du côté des anti-bio.

Je tombe rapidement sur Gil Rivière-Wekstein.

C'est visiblement un invité fréquent des diverses émissions pour prôner une vision anti-bio :
- Arrêt sur Image
- Europe 1
- sur tv agri

Mais là, un doute m'étreint : ses arguments me rappelle furieusement une émission américaine : Penn & Teller.

Penn & Teller : l'émission d'infotainment "Bullshit!"

"Emission d'infotainment" signifie "émission d'information et de divertissement à la fois".

Penn & Teller sont deux magiciens de Las Vegas qui ont fait une série d'émissions nommée "Bullshit!". Elle est forte intéressante, car sans détour de langage nos deux magiciens présentent ce qu'il considèrent comme des grosses "conneries" (bullshit en VO).

Tant qu'ils s'attaquent aux séances de spiritisme, nos deux compères sont dans leur domaine de compétence : ils vous expliquent les méthodes des mentalistes, qui ne sont qu'une partie du monde de la magie. Ils dénoncent ceux qui font passer pour vrais des trucs de magicien.

Malheureusement, Penn & Teller sont aussi très engagés politiquement, à tendance libertarien : ils prônent le non-interventionnisme extrême de l'état, et la liberté économique et morale. Ils sont pour la dépénalisation de toutes les drogues, y compris le tabac.

Or être écologiste c'est prôner l'intervention de l'état en matière d'environnement. Ainsi ils se sont "moquer" des sujets suivant :
- "Being Green" où ils dénigrent le recyclage et les verts, faisant entre autre signer à des activistes verts, une pétition interdisant le monoxyde de dihydrogène (c'est à dire l'eau)
- "Global Warming" où ils dénigrent les théories sur le réchauffement climatique
- "Endanger Spicies" où ils dénigrent la protection des espèces en voie de disparition

L'émission à laquelle, je m'a fait pensé Gil était intitulée "Organic Food" (Nouriture Bio), tous simplement.

Quels étaient les arguments de Penn & Teller ?

Selon eux, ceux qui achètent le Bio le font pour les raisons suivantes :
- l’environnement
- la santé (moins de pesticide)
- les qualités nutritives
- le goût
- les petits fermiers locaux

Ils nous expliquent ensuite pourquoi ils pensent que c'est faux.

Là dessus ils opposent qu'on ne pourra pas nourrir la Terre entière avec des méthodes d'agriculture bio.

Ils oublient de dire que leurs "experts" sont payés par un institut financé par entre autre Monsanto.

Autant pour la magie, nous pouvons faire confiance à Penn & Teller. Mais pour leur indépendance politique face au lobbys, nous pouvons leur faire confiance : ils ne vont dire que des conneries.

Gil Rivière-Wekstein

Que dit Gil Rivière-Wekstein ? Prenons, par exemple dans son interview pour enquête-débat.fr.

En résumé, selon Gil, les fausses promesses du Bio sont que le bio est :
- meilleur pour leur santé
- meilleur pour l'environnement
- bon pour le petit agriculteur local

Il nous explique ensuite pourquoi ce sont de fausses promesses.

Entre autre, il utilise l'argument que la culture bio utilise des pesticides.

Sur son propre site, "Agriculture et Environnement", il affirme qu'on ne peut pas nourrir la Terre entière avec de l'agriculture bio.

Dans l'émission d'Arrêt sur Image, il aborde le thème du goût des aliments bio.

Mince, dans tous les cas, ce sont précisément les mêmes arguments que Penn & Teller pour contredire les amateurs de bio ! Il y aurait des origines communes ?

Cherchons à savoir qui est Gil qui semble se présenter comme journaliste. Nous apprenons qu'il n'est pas réellement Journaliste. Il est membre de l'association française des journalistes agricoles (AFJA), mais être membre de cette association n'en fait pas pour autant un journaliste.

Le Canard enchaîné le présente comme un lobbyiste des fabricants de pesticides et d’engrais.

Autre fait amusant : ses livres sont en fait auto-édités au travers du site Les Publieurs.fr :
- Les Abeilles, l'imposture
- Bio : fausses promesses, vrai marketing

Agriculture et environnement est une lettre d'information mensuelle qui souvent n'a qu'un édito et quatre articles.

Encore une fois, dans l'émission d'Arrêt sur Image, Gil prétendait que le bio était une cause possible de l'épidémie d'E.coli cet été. Pourtant des études mises en avant pour appuyer cette théorie ne sont que des rumeurs inventées par des lobbyistes américains.

D'ailleurs la lecture entre les lignes de présentation neutre ou élogieuse du personnage laisse imaginer la réalité. M. Gil Rivière-Wekstein a tout du profil du lobbyiste et du communiquant (pour qui ?).

L'article de Slate

Sur Slate.fr, même lobbying : le soja bio pour nourrir nos vaches bio viendrait de Chine ! Nous nous retrevons comme dans Penn et Teller, avec la même histoire de fantôme chinois comme origine des produits bio mondialisés, avec en fond le scandale de la mélanine.

Mais il semble qu'en réalité, très peu de produit bio vienne de Chine. L'article saute aussi de but en blanc, sur les framboises pas bio ; quel rapport ?

Nous tombons sur les fruits importés par avion : le fret par avion est très cher. Il est réservé au transport des denrées périssables (et chères).

En fait, les parts par type de transport en France sont (fleurs et nourriture) :
- 1,27 million de tonnes/an par avion
- 197 millions de tonnes du trafic routier
- 218 millions de tonnes du maritime
- 19 millions de tonnes du fluvial
- 17 millions de tonnes du ferroviaire

Pourquoi prendre l'avion, quand il est largement plus rentable d'utiliser des bateaux de fret.

Comme pour tout réseau (comme par exemple, Internet, le courrier), les grandes lignes de transport (les back-bones pour Internet) sont déjà les plus optimisés : leur coût de revient est négligeable par rapport au reste du réseau. Le fret maritime ne représente que 2% des émissions de gaz à effet de serre. Quant aux transports locaux, il s'intègre dans des transports de nourriture qui voyagerait de toute façon.

Or une étude suisse semble démontrer que le bilan carbone sucre de canne et meilleur que celui du sucre de betterave, malgré le transport. (autre article ici)

Il y a effectivement des améliorations possibles en France, sur le transport ferroviaire, mais l'absence de concurrence et l'excès de syndicalisme des travailleur bloque son développement.

Conclusion

Malgré certains arguments de M. Gil Rivière-Wekstein qui semblent pertinents, il prône l'utilisation de pesticides et d'engrais sans restriction. Or ce que tend à montrer un film comme "Notre poison quotidien", ce sont les conflits d'intérêt de ceux qui valident les pesticides. Ce film montre aussi que les concepts qui entourent la vérification de la dangerosité des pesticides n'a pas évolué malgré des découvertes et des remises en cause de ceux-ci.

Certes, nous vivons plus longtemps, mais ça a été toujours au prix de normes sanitaires toujours plus strictes, et de progrès médicaux en parallèle. Si certains produits sont utiles, d'autres sont réellement dangereux.

La dérégulation en la matière est dangereuse. Nous ne saurions faire confiance en des sociétés étrangères qui semblent bien plus intéressée par leur bénéfices avant l'intérêt général, avant même l'intérêt de certains citoyens de leur pays d'origine.