mardi 20 décembre 2011

Qui est Kim Schmitz ?

Voici une vidéo de Kim Schmitz où il apparaît brièvement en compagnie de Bruce Willis. Un train de vie insolent en apparence, le rêve américain à l'allemande, mais seulement en apparence :


Me and Germany's #1 Hacker Kim Schmitz

Kim Schmitz, alias "Kimble", alias Kim Vestor, alias Kim Dotcom est le patron de Mega Group, et de Mega Upload.

Il est surtout très fort pour attirer à lui les média allemands qui parlaient de lui de façon élogieuses. Mais il a été considéré comme un charlatan, un hoaxter (sans doute la compression de gangster et de canular), un mythomane et un mégalomane. (Edit :) Dans un droit de réponse publié sur le site de Korben, Kim affirme qu'il s'agissait d'erreurs de jeunesse.

"Schmitz" est l'équivalent de "Dupont" ou de "Martin" en allemand. Est-ce son vrai nom ?

"Kim Vestor" est un jeu de mot avec "investor" (investisseur). C'est son nom d'emprunt pour créer des sociétés dans des paradis fiscaux, comme à Shangaï où il a installé Mega Upload et ses autres "filiales" toutes domiciliées à la même adresse.

"Kimble" est son nom de "Hacker" en hommage à la série télé Le Fugitif. Mais ses prétendues compétences de hacker semblent très relatives. Kim semble bien aimer qu'on parle de lui.

En fait Kim n'a jamais été hacker : il revendait au détail des numéros de carte bancaire, et a été condamné en 1998. Ce n'est même pas du piratage !

Kim va créer trois start-ups au travers de sa "holding" Kimvestor AG (créée en janvier 2000)

  • Data Protect, société de sécurité informatique fondée en 1994, qui depuis a fait faillite
  • Monkey, une société de paiement par téléphone portable
  • MegaCar, qui commercialise un système de connectivité Internet pour voitures

Il ne faut pas être médium pour se dire que ces sociétés n'ont aucun avenir. Peu importe Kim prévoit une introduction en bourse en deux ans : c'est la bulle internet !

Le groupe allemand TÜV lui rachète 80% de Data Protect. Mais rapidement TÜV se rend compte de la mauvaise santé de la société (et de l'arnaque), et veut la mettre en faillite pour la fusionner avec sa propre branche sécurité.

En 2001, il achète des parts d'un site Internet (Let's buy it : un site d'achat groupé en mauvaise santé) pour 375 000 $, et annonce qu'il va investir 50 millions de dollars dans cette société ; somme qu'il n'a pas. Il revend ensuite ses parts pour 1,5 million de dollar. Il sera condamné à 20 mois de prison avec sursis et 100 000 €. Oui, vous avez bien lu : non seulement il ne fera pas de prison, mais en plus, l'amende est inférieure au gain qu'il en a tiré.

Son ancienne société Monkey prêta 280 000 € à "Kinvestor AG" sans garantie. En 2003, les deux sociétés font faillite.

Il n'hésite pas à afficher un train de vie fastueux, en s'affichant avec des vedettes, une belle voiture, un yacht, etc. Tout ceci plaît aux média allemands, qui cherchent à montrer du "rêve américain" en Allemagne (mais un rêve est une illusion, et là encore plus).

Mais 2001, c'est surtout les attentats du 11 septembre, qui ont causé l'éclatement de la bulle internet, et le crash des start-up de Kim.

Mais il trouve la parade : il fonde YIHAT, Young Intelligent Hackers Against Terror, un groupe de 31337 hackers (c'est précis ! Mais c'est surtout le mot "Elite" en leet speak). Mais rien ne prouvent qu'ils ont existé.

Il attire à lui des investisseurs pour que son groupe de hacking puisse localiser Osama Ben Laden. Kim déclare avoir retrouvé des comptes des terroristes dans l'Arab National Bank d'Arabie Saoudite.

Au nom du YIHAT il déclare qu'il paiera 10 millions de dollars pour tout renseignement sur Ben Laden. Il oublie de dire que le gouvernement américain en propose 25 millions : voulait-il se mettre la différence dans la poche ?

Mais les vrais hackers n'apprécie pas du tout : ses sites, Yihat.org et Kimble.org, se font défacer le hacker Fluffy Bunny (ici l'explication de ce qu'est un défaçage), et plusieurs attaques de DDOS lui font jeter l'éponge.

En 2002 il est arrêté a Bangkok, et extradé vers l’Allemagne. Il est condamné pour fraude fiscale à cause de l'affaire letsbuyit.com : délit d'initié, et manipulation des cours.

Au nouvel an de 2011, Kim a offert (et s'est offert) le plus grand feu d'artifice qu'ait connu la capitale de la Nouvelle Zélande : 500 000 $ (selon Kim, mais qui est sans doute gonflé).

Il déclare s'être installé en Nouvelle Zélande, dans la maison la plus chère du pays. En réalité, la maison serait louée.

Sur son site, il veut qu'on l'appelle "King Kimble the First - Ruler of the Kimpire" ("Roi Kimble le premier - gouverneur du Kimpire / empire de Kim).

En 2002, il est filmé parce qu'il fait de une course de voiture sur la voie publique, le Gumball 3000. En fait la voiture est celle de sa société "MegaCar". Le rallye est couvert par l'émission Jackass de MTV, ce qui lui donne une bonne publicité. Mais il met lui-même des vidéos de ses exploits sur internet. Il gagne l'édition 2001.

Le voici en train de conduire sa Mercedez sur un cour de golf :

Son feu d'artifice en Nouvelle Zélande :

En Nouvelle Zélande, la plaque immatriculation de sa Roll Royce noire est "GOD" ("Dieu" en anglais).

Notez que Paris paie 500 000 € (700 000 $) chaque année, pour le 14 juillet (ce qui ne fait que 50 centimes d'euro par habitant intrapériphéros).

Son dernier "coup" est sa vidéo publicitaire pour Mégaupload, pour laquelle Universal aurait démarré au quart de tour pour essayer de la censurer illégalement.

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