mardi 24 avril 2012

Le Méga-Plouf du Mega-Procès

Sur mon blog, j'ai déjà parlé de Kim Dotcom, ce mythomane, provocateur allemand, autoproclamé "hacker", mais surtout patron de MégaUpload.

Depuis, mon précédant article, ce clown médiatique s'est fait arrêter par la police néo-zélandaise sur une demande d'extradition des États-Unis. Kim se serait barricadé dans sa "panic-room" lors de l'intervention de la police.

Après s'être fait bloquer tous ses comptes sous ses multiples noms (tous officiels et légaux au passage) à travers le monde, le voilà remis en liberté sous caution.

Entre temps, il devient père de deux jumeaux. Kim, toujours égal à lui-même dans sa finesse, a demandé à ce que le placenta de sa femme soit envoyé à la police scientifique américaine pour analyse ADN. Kim dit qu'il va enregistrer un album de chansons avec ses amis de la méga-song.

Mais voilà que cette arrestation tourne à la méga-clownerie dans l'autre sens. La police néo-zélandaise ne se serait pas annoncée, aurait utilisée une force disproportionnée, ce qui expliquerait pourquoi Kim se serait réfugié dans sa panic-room. La police néo-zélandaise aurait été aidée d'agents du FBI alors qu'ils n'ont aucune autorité sur le sol néo-zélandais. Le mandat d'arrêt et de perquisition n'était pas bon (lien en anglais) ; la police aurait essayé de le changer après coup. Pire, la police a désossé les ordinateurs servant à enregistrer ce que filmaient les caméras de surveillance. Ainsi la défense estime qu'il y a eu dissimulation et destruction de preuves, qui aurait pu lui servir à prouver que l'intervention de la police était disproportionnée.

Coté international, un avocat espagnol a fait savoir qu'il montait un dossier contre les autorités américaines pour avoir mis hors ligne les serveurs de megaupload, alors qu'ils contenaient en toute légalité des données de ses clients.

Du côté américain, les avocats ont découvert qu'aucun acte d'accusation pénale n'a été déposé, ce qui invalide la demande d'extradition. Seul une action au niveau fédéral peut entraîner une demande d'extradition. Une action au niveau d'un seul état ne le peut pas.

Résultat des courses : les serveurs de MegaUpload devraient reprendre du service. Lors de la prochaine négociation prévue le 26 avril, entre les différentes parties du "méga-procès" aux États-Unis. L'accusation ne devrait pas pouvoir empêcher le retour des serveurs.

Si le méga-procès fait un méga-plouf, ce sera une méga-catastrophe en chaîne pour les très rétrogrades défenseurs du droit à la copie. Après la fermeture toute symbolique de MegaUpload, ils avaient menacé plusieurs sites de stockages. Par peur, ils avaient limité leur service.

Sarkozy, perdant une nouvelle fois l'occasion de ne pas l'ouvrir, s'était félicité de la fermeture de MegaUpload et de l'arrestation de Kim. Si les vices de procédures sont confirmés, cela signifie que la France a apporté son soutien à des action illégales en droit néo-zélandais, étasuniens et international : quelle honte pour la France !

A côté de cela, le gros poissons de l'informatique se lancent dans le stockage en ligne des données :

  • à grand renfort de rumeurs, Google devrait bientôt lancer Google Drive : 5 Go gratuit et 100 Go en abonement
  • Microsoft a SkyDrive
  • Dropbox est quasiment celui qui a lancé le concept
  • Apple a iCloud
  • Amazon a Cloud Drive

Mais bientôt, la France aussi aura son cloud, même si j'attends de voire pour y croire... (Comme quoi c'est quasiment devant le fait accompli et après tout le monde que la France se bouge.)

Autres rumeurs qui ajoutent de la suspicion sur les motivations réelle de l'arrestation de Kim :

  • MegaUpload était sur le point de mettre en place une plate-forme de téléchargement qui aurait permis de rémunérer plus directement les artistes, sans passer par les éditeurs de musique
  • MegaUpload était sur le point de rentrer en bourse, ce qui lui aurait conférer une respectabilité ainsi qu'une dissolution des responsabilités légales, qui n'auraient pas plu aux majors du disques et du cinéma

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