vendredi 28 septembre 2012

L'adjoint au maire de Paris contre le périph'

L'adjoint au maire de Paris, René Dutrey, veut réduire la vitesse du boulevard périphérique parisien de 80 km/h à 70 km/h.

Je suis ni pour ni contre, mais je trouve tout simplement cette mesure ridicule.

René Dutrey est au parti Europe Écologie Les Verts, ce qui rend son jugement quelque peu partial sur la question.. Mais surtout, je suppose qu'il habite Paris, se déplace en vélo et n'a donc aucune idée de ce qui se passe sur le périphérique et n'a même pas la moindre notion sur la théorie de la circulation automobile.

Ce qui l'intéresse, doit être de se faire réélire en utilisant l'ignorance des bobos parisiens sur ces questions.

Selon lui, réduire la vitesse sur le périphérique permettrait :

  • de baisser de 5% les émissions de polluants
  • de fluidifier le trafic en évitant les effets accordéon. Il a même dit à la télé que ça décongestionne les sorties du périph'.
  • de réduire les nuisances sonores de 1 à 2 dB

80 km/h sur le Périph' ?

Qui a déjà pris le périphérique sait qu'il est difficile d'atteindre la vitesse de 30 km/h de toute façon. Autrement dit, quand la pollution est maximum, personne ne roule vite ! Les pollutions sonores et aériennes dûes aux voitures sont plus le fait des voitures qui ne roulent pas que de celles qui avancent réellement.

Quand on peut rouler à 80 km/h, c'est en fait qu'il y a très peu de monde sur le périphérique. Autrement dit, l'impact d'une telle mesure est annulé par le fait que très peu de véhicules arrivent à atteindre une telle vitesse sur une journée.

C'est d'ailleurs pour ça que je me dis ni pour ni contre à la base : de toutes façon ça ne changera pas grand chose !

Nous allons tout de même faire semblant de croire que cette mesure va réduire la vitesse de 80 à 70 km/h pour contredire les autres arguments de René Dutrey.

Le temps de parcours

Argument choc de René Dutrey : le temps de parcours du périphérique en faisant le tour n'est allongé que de 4 minutes.

Je lui retourne son argument : 270 000 véhicules vont polluer 4 minutes de plus les alentours de Paris chaque jour !

Réduire la vitesse sur le périphérique permettrait de baisser de 5% les émissions de polluants ?

Il existe bien des articles qui explique que rouler sur autoroute à 110 plutôt que 130 permet d'économiser 1 litre d'essence : les fameux 5%. René Dutrey a bien l'air d'extrapoler ce résultat avec les vitesse 70 et 80 km/h.

Sauf qu'un véhicule à énergie thermique utilise des rapports de vitesse au niveau de sa transmission. La consommation à 80 km/h est la même qu'à 60, 40 ou 20 km/h, tout simplement parce que le conducteur appuie de la même manière sur la pédale d'accélération !

Donc la consommation à 30, 50, 70 et 90 est sensiblement la même et légèrement supérieur à 20, 40, 60, et 80.

Même si la vitesse était constante, René Dutrey aurait tord !

Moins de bouchons aux sorties ?

Voici un résultat de la théorie de la circulation, qui est contre-intuitif : quelque soit la vitesse le débit maximum d'une route (nombre de véhicules par minute) reste quasiment constant.

En excluant les petites vitesse, le débit maximum d'une route ne change pas à cause des distance de sécurité. Ces distances dépendent du temps de réactions des humains, soit 2 secondes. Donc une route ne peut pas débiter plus d'une voiture toutes les 2 secondes par voix, quelque soit la vitesse.

Dans ma démonstration, j'ai négligé la longueur des véhicules (3 à 4 m). Pour les petites vitesses, la longueur des véhicules ne peut plus être négligée.

Ainsi, le nombre de véhicules voulant sortir du périphérique à un moment donné ne changera pas.

Moins de bruit ?

En fait en réduisant la vitesse, vous augmenter le nombre de véhicules que peut contenir un tronçon de route. Les distances de sécurité étant réduites, plus de véhicules circulent.

Je reprend aussi l'argument du régime du moteur avec les rapport de vitesse : à 70, le régime du moteur est plus haut qu'à 80 car il faut utiliser un rapport de vitesse inférieur. Les deux réunis, me laisse penser qu'en roulant moins vite, on peut faire plus de bruit.

René Dubrey : une vision dogmatique anti-bagnole

Ce n'est pas moi qui le dis, mais le blog "Paris est sa banlieue". "Il a une analyse dogmatique et politicienne, lourde d’incompétence du dossier." Le dossier était "la mobilité en Île de France".

Le pire est que l'article que je cite date de 2006. Le personnage n'a pas bougé d'un iota depuis 6 ans. Malgré le vélib, l'autolib, les couloirs de bus géants avec muret et infranchissable, le retour des tramways, la mairie peine à prouver l'utilité de ses mesures anti-voiture !

Selon Atlantico, la mairie de Paris manipule les chiffres pour faire croire que les parisiens utilisent moins leur voitures : "les statistiques de l'observatoire des déplacements de la mairie calculent le nombre de véhicules à quatre roues passant sur un kilomètre de voirie en une heure. Les embouteillages réduisant ce chiffre, ils sont comptabilisés comme ayant contribué à diminuer la circulation ! Bref, la maire tire parti de sa propre turpitude"

jeudi 27 septembre 2012

Faites vos mots fléchés en moins de 10 minutes

Voici un lien qui va accélérer vos résolutions de mots-fléchés des journaux Métro, 20 minutes et Direct-Matin.

Voici toutes les définitions classées selon le nombre de lettres :

Bien entendu, il n'y a pas tous les mots au delà de 5 lettres, mais vous aurez au moins tous les mots entre 2 et 4 lettres, ce qui remplit bien votre grille.

En plus, notre cher cruciverbiste utilise des définitions uniques. Ainsi un "fleuve ibérique" en 4 lettres est forcément "TAGE", même s'il existe 3 ou 4 autres fleuves ibériques en 4 lettres.

Par contre "Note" en 2 lettres, vous aurez bien 8 mots possibles.

Merci qui ?

mardi 4 septembre 2012

Tout serait de la faute d'Internet

Pour ce billet de blog je vais faire simple. Je vais reprendre la critique de Natacha Polony sur les jeux vidéos. Mon contre-argumentaire est recyclable pour n'importe quelle critique anti-jeu-vidéo ou anti-internet.

Jean-Marie Pontaut, commence par nous expliquer que de plus en plus des individus mettent en ligne des vidéos de meurtre, torture et autres horreurs sur Internet. Il n'a pas le temps de conclure, mais on comprend très bien le sous-entendu. Internet et les jeux-vidéo seraient responsables de tous les maux du monde, et notamment de ce qu'a fait Merah.

Rappelons à ces Ayatollah de la moral, qu'avant eux, certaines têtes pensantes de l’Église ne voulaient pas que le bas peuple apprennent à lire, ou pire écrire, que la musique permettait aux jeunes de dansaient en couple (!), le rock et les disques amenaient des danses saccadées dignes de vous-savez-qui, la radio amenait les débats politiques dans le sein même des foyers, que la télé montrait des gens qui se tuent, sans moral et dans la plus grande bêtise.

En son temps, Ségolène Royale trouvait très dangereux de laisser ses enfants devant les "japoniaiseries", telles que Goldorak ou Candy (à la place mieux vaut-il regarder Dallas ou Santa Barbara ? Ou des jeux si peu intelligent tel Une famille en or qui a l'avantage commerciale de ne nécessité aucune culture générale...). (En lien, une critique du livre Ras-le-bol des bébés-zappeurs).

Voici la bande-annonce d'un film de 2001, qui montre bien que la volonté de devenir célèbre grâce à des vidéos-amateur n'est absolument pas dû à Internet, car Youtube n'est apparu qu'en 2005. Dans ce film, le héro sociopathe et meurtrier sans conscience ne rêve que de devenir célèbre en passant à la télé.

Dans la première vidéo, Natacha Polony dit "On va encore avoir des réactions" : merci Natacha de nous prévenir que tu vas troller. Ca n'en reste pas moins du troll sans fondement scientifique concret.

Exactement comme pour le rock, les dessin-animés japonais, et la lecture, les jeux-vidéo en ligne sont la cause de la déchéance des ados français. La nouveauté dans le paysage culturel français est à chaque fois la bonne cible des autoproclamé défenseurs de la morale.

Rendez-vous compte : au lieu d'aller dehors, se confronter aux mille-et-uns dangers (que les parents s'inventent), voilà que le nouveau danger, est forcément ce qui n'existait pas auparavant : les jeux-vidéo et Internet.

Mais voici une bonne vidéo qui tourne en dérision tous les discours qui disent qu'il existerait une addiction aux jeux-vidéo :

De toute façon, la pauvre Natacha se fait bien remettre en place dans la première vidéo. Les jeux-vidéo se vendent bien mieux que le cinéma : beaucoup de monde y jouent, et parmi eux, il y a des tueurs en série. Ca n'est pas un critère pertinent !

Mais au delà de la volonté de protéger nos chers enfants, de quoi voulons-nous vraiment les protéger ? De la réalité ? Vaut-il mieux leur expliquer que les cadeaux viennent du Père Noël, mais qu'ils doivent tout de même remercier leurs grands-parents, pour une raison qu'ils ignorent... Que les chocolats de Pâques sont apportés par des cloches et ne sont pas cachés par les parents. A force de protéger les enfants, seront-il capables un jour d'aller acheter le pain tout seul ?

Il est effectivement légitime de s'alarmer d'une surexposition à la violence, mais pas pour la raison qui paraît "logique". Le danger n'est pas que nos enfants deviennent violent, mais qu'ils croient être des super-héros qui peuvent toujours faire triompher le bien. Ou alors qu'ils s'identifient en victime, et ne sachent que faire si aucun super-héros ne vient les sauver.

Que vont-ils faire s'ils sont brimés à l'école ? Je n'ai jamais vu aucune série apportait une bonne solution, et pourtant là, ça serait intéressant...