jeudi 31 mai 2012

Pierre Lescure ou quand canal aurait eu de l'esprit

Pierre Lescure, après 18 ans à la direction de canal+ a su s'attirer la sympathie de ses employés. Il a fait beaucoup parler de lui au moment où il s'est fait virer, comme vous pouvez le voire ci-dessous :

On aurait presque envie de le défendre. Mais bon, j'aurai toujours du mal à défendre quelqu'un qui touche en un an, ce qu'un smicard ne touchera jamais durant toute sa vie. Notez aussi qu'il est un ami de Denis Olivennes, le grand responsable du rapport du même nom, rempli de mensonges des lobbys des média qui a donné la loi HADOPI. Pierre Lescure a organisé (pour ne pas dire magouillé) le départ de Denis Olivéennes de Canal+ en ajoutant une prime de départ (ou parachute doré) juste avant de le virer. Mais avec ses 2,9 millions d'euros de prime de départ, Pierre Lescure a touché en quelques secondes 5 à 6 vies de salaire de smicards.

Il doit dire merci aux employés de Canal+, qui lui ont permis de négocier à la hausse cette prime de départ. Car s'il a été viré, c'est probablement parce que Jean-Marie Messier lui avait demandé de réduire ses dépenses face à la crise de 2001. Après 18 ans de carrière, peut-être que ce départ arrangeait même Pierre Lescure.

Canal+ a vécu sur un monopole garanti par l'état : à la création de Canal+, il n'y avait que 3 chaînes de télévision Hertzienne, pas de satellite, ni de câble ! Pendant longtemps il n'y a eu que 6 chaînes en France, dont une seule était payante, mais surtout Canal+ était la chaîne payante la plus chère au Monde, et de loin. J'ai toujours du mal à comprendre pourquoi en France, on ne prélève pas plus d'impôts sur ces sociétés qui se font des c*$#ll€s en or, sur un monopole garanti par l'état...

Jusqu'en 2001, le groupe Canal+ surfe sur la bulle Internet : ils sont fournisseur de contenu. Mais surtout depuis 1987, la compagnie des eaux (future Vivendi) fonde SFR pour la téléphonie mobile. Ils fonderont aussi Cegetel, pour la téléphonie fixe. Vivendi achète 55% d'AOL-Europe via Cegetel et Canal+ en 1998. AOL était le premier fournisseur d'accès à Internet en Amérique du Nord.

La boulimie des fusion-acquisition s'emballe. Le groupe Canal+-Vivendi-Universal touche à tous les domaines de l'industrie du droit d'auteur : musique, cinéma, chaîne hertzienne, satellite et câble, producteur d'émissions, fournisseur d'accès à Internet, etc...

Ça, c'est la version courte ; voici une version longue simplifiée :

Mais le 11 septembre 2001, patatras ! Le belle édifice du groupe s'effondre face à l'éclatement de la bulle Internet. Le groupe accumule les pertes de valeur de ces investissements. Une vision purement financière, car la chaîne en elle-même réalise toujours le même chiffre d'affaire.

La vidéo suivante présente la "Media Web Box". Tout un symbole ! OK, ce produit n'est jamais sorti. Mais il est visiblement là pour concurrencer le TiVo aux Etats-Unis : ce boitier capable d'enregistrer la télé avec un disque dur. Mieux qu'un magnétoscope, puisqu'il permet en plus d'enregistrer des programmes quand vous n'êtes pas là, de les enregistrer quand vous allez au toilettes puis de le regarder pendant qu'il continue d'enregistrer la suite : c'est le décalage temporel : une révolution !

Sauf que là c'était une réaction (ah, ces réactionnaires) pour le marché américain. Il était hors de question de le sortir en France. Heureusement que Iliad Free est arrivé !

L'émission suivante représente bien tout ce qu'on reproche à Pierre Lescure : d'être l'homme du passé. Je voulais inclure cette vidéo en sautant directement à l'extrait où Pierre Lescure est interviewé, mais finalement, le début est tellement énorme, que ça vaut le coup de tout garder.

Vous ne rêvez pas : non seulement ils nous présentent l'ancêtre du MP3 et du CD : les disques en vinyle. Mais en plus, ils nous font passer leurs défauts pour des qualités ! Une sorte de sadomasochisme qu'ils voudraient infligé aux nouvelles générations. Du grand conservatisme dans toute sa splendeur, qui utilise de magnifiques mots comme "mythologie", "grand classique"...

J'appelle cette tournure d'esprit, l'effet bizutage : nous avons soufferts étant jeunes, il faut que ceux qui nous suivent, souffrent comme nous pour qu'ils apprécient ce qu'on leur laisse... Et ils s'étonnent que les jeunes leur disent "non". Ben non, avec Internet, nous avons tous accès à tout ce qui a été et est actuellement produit, quasiment instantanément et gratuitement.

Si on ne s'appelait pas Pierre Lescure avec un salaire mirobolant, on n'achetait pas plus d'un disque par an.

  • pas duplicable à l'infini ? Mince, il n'a jamais entendu parler des cartes son sur tous les PC du monde !
  • une qualité qu'on ne retrouve pas dans les autres support ? Dire que juste après ils nous explique que le frottement du diamant sur le vinyle produit un son même quand il n'y a rien ! Mais un fichier MP3 n'est d'ailleurs pas un "support" : le support c'est le disque dur ou la mémoire flash. S'il est vrai que le MP3 est de qualité variable, les studios d'enregistrement et tous les professionnelles de la musique enregistrent, mixent et materisent uniquement sous format numérique. Pourquoi ? Par gain de temps et parce que le numérique ne perd pas en qualité à chaque étape !
  • De vraies belles pochettes ? Ben justement, la place que ça prend peut sembler excessive.
  • Nombre de morceaux ? Durée ? C'était simplement des limites physiques imposées par les supports. Le génie consiste effectivement à faire quelque chose de beau malgré les contraintes physiques externes à l'art. C'est comme si à un moment donné, on ne savait que construire des toiles blanches en 10 cm sur 10 cm et que le jour où chaque artiste peut choisir la taille qu'il veut, on dise que c'était beaucoup mieux en 10 sur 10...
  • Type de consommation ? Oui, elle a changé. A l'époque du Top 50, les disques étaient majoritairement offerts. De fait, ce n'était pas la qualité qui primait, mais le cadeau potache ("Du rhum des femmes"), les cadeaux aux enfants ("Les bêtises"). Vu qu'on ne s'achetait pas tous les jours un disque (plutôt un ou deux par an), on en profitait longtemps...
  • On ne pouvait pas sauter certains titres, qui n'étaient pas des hits mais faisaient la transition. Ils oublient qu'il y avait aussi des albums qui n'avait qu'une chanson bien.

Le comble de la mauvaise foi est atteint quand on nous explique qu'un CD rayé ressemble au "remix d'un versaillais"... Mais un vinyle rayé dans le meilleur des cas produira un gros scratch toutes les une à deux secondes. Dans le pire des cas, le disque sautera d'une à plusieurs seconde en avant ou en arrière. Une rayure sur un disque vinyle, lui est fatale, tandis qu'un CD il lui en faut plus d'une pour être moins lisible.

Quant à Pierre Lescure et les conseils du disquaire, peut-être pense-t-il qu'Internet ne sert pas à communiquer, notamment ses goûts musicaux, à échanger des idées et à découvrir directement de nouveaux groupes...

Pour finir, nous ne passerons pas à côté du grand chef d'oeuvre de Pierre Lescure : le TOP 50. Et voici quelques propositions pour la musique de Marc Toescer, qui n'ont que dix ans de retard...

jeudi 24 mai 2012

HADOPI+, une loi Universal !

Vous avez cauchemardez ? C'est reparti pour le grand n'importe quoi ! François Hollande qui n'y comprend rien à Internet a décidé de laisser la révision de la HADOPI non pas à un spécialiste d'Internet, mais à un grand esclavagiste des artistes : Pierre Lescure.

Le changement ? Finalement se sera plus tard !

Comme un sentiment de déjà vu, nous prenons un grand industriel des droits d'auteur pour le coller chef d'une commission Théodule ; Patrick Zelnik (producteur, éditeur de musique), Denis Olivennes (ex-directeur de la FNAC, premier vendeur de disques et livres de France, vend aussi des DVD et des logiciels) ou Pierre Lescure (Ancien directeur d'Universal, Canal+, CanalSat, qui diffuse en exclusivité à la télévision, séries, films et match de foot).

Ainsi, il va pouvoir faire semblant d'écouter tout le monde et rédiger des recommandations à sa sauce. Olivennes n'avait carrément pas reçu les associations de consommateurs, préférant un accord direct entre les fournisseurs d'accès à internet et les éditeurs (dans des conditions douteuses). Zelnik a écouté mais pas entendu l'UFC-Que-Choisir, première association de consommateurs en France.

Le gouvernement peut ensuite piocher comme il veut dans ces propositions. Zelnik avait accouché d'une seule proposition valable : la mise en place d'une gestion collective pour le streaming, qui aurait permis au sites web français d'avoir des dépenses fixes sans avoir à négocier avec la multitude de petits éditeurs de musiques, de films et de séries. C'est la seule proposition qui n'a pas été retenue. Toutes les autres ont été appliquées.

Les portes tournantes, tournent et tournent encore !

"Revolving doors" (ou portes tournantes) est une terme anglais pour désigner le phénomène de conflit d'intérêt où des dirigeants du secteur privé font des incursions dans des commissions du secteur public avant de retourner dans le secteur privé.

A l'image de Christine Albanel, ancienne ministre de la culture qui a porté HADOPI 1, elle est devenue directrice exécutive chargée de la stratégie contenus chez France Télécom (et donc Orange, premier fournisseur d'accès à Internet en France).

Pour Zelnik, c'était moins subtil, il est l'éditeur musicale de Carla Bruni (femme de Nicolas Sarkozy si vous vivez sur une autre planète), et farouche soutien à la loi HADOPI.

Pierre Lescure, que dire ? Son avantage est de ne jamais avoir parlé de la loi HADOPI. Mais c'est l'ancien directeur d'Universal, Vivendi, Canal+. Il a 67 ans : va-t-il vraiment comprendre ce qu'est Internet ?

Il est au comité d'administration de Kudelski dont la filiale bien connue des bricoleurs de décodeurs pirates de canal+ s'appelle Nagravision. Comme conflit d'intérêt, on ne peut pas faire plus gros. Mais il est aussi aux comités d'administration ou de surveillance de Lagardère, Thomson SA, Havas et Le Monde : toutes cette industrie du contenu qui a intérêt à ralentir le développement des nouvelles entreprises.

Un âge canonique et une méconnaissance chronique d'Internet

La fracture numérique n'est pas territoriale comme l'annonçait pompeusement Jacques Attali, elle est avant tout générationnelle.

L'ancienne génération n'arrive pas à concevoir qu'on puisse trouver autant de contenu gratuit sur Internet. A l'image de Morandimi sur Direct 8 qui a dit à propos du Golden Show : "ça m'étonne les gens qui passent des heures à bosser là-dessus, juste pour le mettre sur Internet gratuitement". La réponse du Golden show : "C'est vrai, on est con. En plus, ça fait dix ans qu'on le fait."

Les progressistes d'hier sont les conservateurs de demain

...ainsi va le Monde.

Au lieu de choisir quelqu'un de neutre ou qui s'y connaisse en nouveaux média, François Hollande a choisi un représentant des anciens média qui en plus est très âgé, pour policer les nouveaux média : c'est ridicule. Autant nommer Hitler comme juge au tribunal de La Haye.

Pierre Lescure a peut-être été jeune... dans sa jeunesse, mais les enfants du rocks ça date un peu : cette émission qui est né il y a trente ans, est inconnue des moins de trente ans justement. Pierre Lescure est ancré dans bon nombre d'entreprises françaises qui sont loin d'être les plus petites. C'est un représentant du mal français : de grosses entreprises qui par leur grosseurs ne peuvent pas être innovante.

"Pourquoi Facebook et Google n'auraient pas pu naître en France ?" Parce que nos politiques pensent d'abord aux grosses entreprises, et ne voient pas que les petites entrerpises d'aujourd'hui peuvent devenir les grosses entreprises de demain. Sauf que Google et Facebook, ne sont plus de petites entreprises : elles sont parmi les plus grosses au Monde. Le numérique n'est plus une nouvelle technologie ni une technologie d'avenir : c'est maintenant, nous sommes en plein dans l'âge numérique. Continuer à écouter les anciens média pour réguler le numérique est déconnecté de la réalité et ne peut que mettre la France en retard.

mardi 22 mai 2012

François Hollande se prend les pieds dans la fracture numérique

Alors que François Hollande estime que reformer HADOPI n'est pas une priorité, voici un petit sondage qui vient comme un pavé dans la marre.

"Pour vous, la loi HADOPI a-t-elle été un élément positif ou négatif du bilan de Nicolas Sarkozy ?"

(sondage réalisé auprès de 1 105 personnes de la population française choisies de façon représentative de 15 à 69 ans)

Total Hommes Femmes 15-19 ans 20-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans
Très positif 3% 4% 2% 4% 2% 3% 2% 2% 4%
Plutôt positif 15% 16% 14% 11% 14% 12% 14% 19% 18%
Plutôt négatif 28% 31% 25% 35% 29% 25% 31% 25% 30%
Très négatif 18% 23% 15% 22% 21% 20% 17% 17% 11%
Sans opinion 36% 26% 44% 28% 34% 40% 36% 37% 37%

Ce sondage est à mettre en perspective avec le profil des électeurs de François Hollande : les plus de soixante ans ont majoritairement voté pour le petit Nicolas (FH: 41% - NS: 59%), tandis que les moins de 60 ans ont majoritairement voté François (à la louche, FH= 56% - NS 44%).

HADOPIpositif et
très positif
négatif et
très négatif
a voté
F. Hollande
a voté
N. Sarkozy
15-19 ans15%57%   
57%43%18-24 ans
20-29 ans16%50%
62%38%25-34 ans
30-39 ans15%45%
53%47%35-44 ans
40-49 ans16%48%
53%47%45-59 ans
50-59 ans21%42%
60-69 ans22%41%41%59%60 ans et plus
Ensemble18%46%51,62%48,38Ensemble

Ce qu'il faut bien remarquer :

  • de 15 à 49 ans, ceux qui sont positifs restent en dessous de 16%
  • entre 30 et 39 ans, le nombre de négatifs diminue, mais c'est en faveur des abstentionnistes, car le nombre de positifs descend aussi à 15% !

C'est dingue : 44% des femmes n'en ont rien à faire de HADOPI (et donc d'Internet), et pourtant ce sont deux femmes qui vont s'occuper des questions numériques : Fleur Pellerin et Aurélie Filippetti. Elles ont aussi dans la tranche d'âge où l'abstention est la plus forte dans le sondage. Ça ne préjuge en rien de leur compétence, mais il faut bien reconnaître que les ténors mâles du parti socialiste se sont attribués les grands ministères, et ont laissé les domaines où ils n'entendaient rien à des plus jeunes et féminines qu'eux...

Réponse à François Hollande

Si le maintien de la HADOPI n'apportera que 18% des voix, je doute très très fort que les 42% qui sont contre HADOPI aient massivement voté Sarkozy, (bien au contraire ils ont forcément voté contre Sarkozy). HADOPI est réellement un enjeu électoral et devrait être dissout le plus rapidement possible, avant toute discussion avec l'industrie des droits d'auteurs. (Mais je doute qu'il soit nécessaire de discuter avec eux pour "sauver" quoique ce soit, mais c'est un autre débat.) Maintenant, il ne s'agit plus de voter pour un président, mais pour des députés qui ne sont pas Nicolas Sarkozy : il suffit que quelques candidats de droite affirment être pour la disolution de la HADOPI pour que la gauche perde bêtement l'assemblée nationale.

mercredi 16 mai 2012

La sortie de l'euro de la Grèce : le faux débat

Les journalistes sont parfois affligeants. Ils ne cessent de relancer le faux débat d'une sortie de l'euro de tel ou tel pays, voire même de la France !

Pire : ils se lancent dans des évaluations farfelues (à l'image de celle-là). Elles sont incorrectes, car les journalistes comptent ce que ça coûte sans prendre en compte le fait que la dépense se fera dans le pays lui-même. Au niveau national, ça "rapporte" autant que ça "coûte"...

Mais pour bien mesurer tout le ridicule de la question, il faut rappeler les concepts fondamentaux autour de la monnaie.

La monnaie fiduciaire : la confiance avant tout

La base de l'économie est la confiance : vous ne faites affaire qu'avec les gens envers qui vous avez confiance (ou tout au moins vous pouvez faire confiance sur certains points).

La monnaie est devenue fiduciaire, c'est à dire que ceux qui l'utilisent sont certains que tout le monde va l'accepter contre des biens et des services. Sans le savoir, nous faisons aussi confiance en celui qui émet cette monnaie (la BCE). Nous lui faisons confiance pour qu'il ne fasse pas n'importe quoi avec la monnaie ; la BCE en émet ou en retire de la circulation de manière à contrôler l'inflation. (J'ai plusieurs autres articles sur le fonctionnement des banques centrales : )

Pour bien illustrer ce qu'est "n'importe quoi" et l'utilité de la confiance, voici deux exemples récents.

Le Dinar Yougoslave

Après la dissolution de la Yougoslavie en 2003, un pays nommé Serbie-et-Monténégro a existé. Depuis 2006, les deux pays se sont séparés.

Le Monténégro et le Kosovo ont adopté unilatéralement l'euro comme monnaie depuis très longtemps. En réalité, c'était même bien avant que la monnaie officielle du pays ne soit plus utilisée. Avant l'euro, ces pays utilisaient officiellement le Deutsch-Mark depuis 1999. En 2001, le dinar n'était plus reconnu. Le Deutsch-Mark a été converti en euro du 1er janvier au 31 mars 2002.

L'adoption d'une monnaie étrangère, fait suite aux guerres d'indépendance en Yougoslavie. Pour ses dépenses, le gouvernement fait tourner la planche à billet.

Au début des années 1990, le gouvernement yougoslave créa un nouveau dinar valant un million d'anciens dinars. (note : DEM = deutsch mark)

  • 12 novembre 1993 : 1 DEM = 1 million de nouveaux dinars
  • 24 novembre 1993 : 1 DEM = 6,5 millions de nouveaux dinars
  • 30 novembre 1993 : 1 DEM = 37 millions de nouveaux dinars
  • 11 décembre 1993 : 1 DEM = 800 millions de nouveaux dinars
  • 15 décembre 1993 : 1 DEM = 3,7 milliards de nouveaux dinars
  • 29 décembre 1993 : 1 DEM = 950 milliards de nouveaux dinars
Un nouveau nouveau dinar valant un milliard de nouveaux dinars fut mis en place, sans aucun impact sur l'inflation. En effet, l'hyperinflation continua :
  • 11 janvier 1994 : 1 DEM = 80 000 nouveaux nouveaux dinars
  • 13 janvier 1994 : 1 DEM = 700 000 nouveaux nouveaux dinars
  • 19 janvier 1994 : 1 DEM = 10 millions de nouveaux nouveaux dinars
Le 24 janvier 1994, le gouvernement créa le super dinar valant dix millions de nouveaux nouveaux dinars.

Le Dollar du Zimbabwe

Ci-dessous, voici les billets émis par la réserve-banque du Zimbabwe. Pour faire face à l'inflation des billets de 100 milliards de dollars zimbabwéens sont émis. En juillet 2008, 2,2 millions de dollars zimbabwéens avaient la même valeur que cent dollars zimbabwéens en juillet 2007.
Devant l'impossibilité de contrôler l'inflation de 2000 à 2007, le gouvernement du Zimbabwe est forcé d'adopter les monnaies étrangères.

Depuis 2007, la situation s'est stabilisé et la croissance est revenue. La monnaie officielle du pays est le dollar américain.

Retour en Grèce : l'impossible retour au drachme

Le retour au drachme est impossible. La principale raison étant que les importations et les exportations se feront de toute façon en euros. Combien même les habitants se feraient payer en drachme, ils s'empresseront de convertir en euro leur salaire.

Quand un pays change de monnaie, l'ancienne monnaie perd toute sa valeur le jour où plus personne ne l'accepte. Les habitants n'ont donc pas de choix : ils doivent échanger leurs pièces et leurs billets. Dans le cas du retour au drachme, l'euro aura toujours bel et bien cours dans le reste de l'Europe.

Les grecs auront donc le choix entre deux monnaies, le drachme et l'euro, dont l'une va à coup sûr se dévaluer plus vite que l'autre. Que feriez-vous dans une telle situation ?

Car, soyons réalistes, le drachme aura du mal à avoir des garanties supérieures à l'euro.

Le vrai débat et les erreurs du passé

Le seul est vrai débat : comment organiser le défaut de paiement de la Grèce ?

Car la grosse, l'énorme erreur qui a été faite par le passé, c'est que les investisseurs ont prêté à tous les états de la zone euro au même taux.

Il faut que chacun en tire des leçons, et que les investisseurs prennent leur perte, même si c'est au travers des assurances-vie, qui n'étaient pas aussi sûre qu'a voulu nous le faire croire le gouvernement (et la droite française).

Les peuples européens doivent apprendre à reconnaître et à sanctionner les élus qui gèrent mal une mairie, un département ou un état : une assemblée d'actionnaire vire sans remord un mauvais PDG. Pourquoi Nicolas Sarkozy n'a pas été évincé avec un plus grand écart de voix ? Pourquoi le président de la république ne rend aucun compte à la fin de son mandat ? Quand verra-t-on enfin en France, un ancien président en prison pour pot de vin et trafic d'influence ?

Les leçons :

  • le gouvernement (et la droite, et les banques) nous ont menti sur les garantis (notamment des assurances-vie)
  • les bons du trésor de chaque pays de la zone euro ne se valent pas
  • les notes des agences de notations ne représentent que l'avis personnel et idéologique de son employé qui note : même si cet avis est éclairé, il n'est pas infaillible
  • les peuples doivent sanctionner leur dirigeants.

La loi, c'est l'état

Si l'état grec décide de ne pas rembourser toute sa dette, c'est son droit. Car c'est l'état qui écrit et applique les lois. Les investisseurs sont habitués à gérer les risques. Les CDS (assurance sur le défaut de remboursement d'un crédit) sont là pour ça ! Si ce mécanisme a été inventé, c'est bien pour qu'il serve un jour, non ?

Nos politiques ont bien-sûr peur que le peuple se rende compte que les états n'ont aucune obligation de rembourser leur crédit. En particulier, pourquoi un gouvernement de gauche qui succède à un gouvernement de droite dont la gestion budgétaire a été calamiteuse, devrait assurer le remboursement du déficit publique du prédécesseur ?

Un état n'est jamais en faillite, car personne d'autre que l'état ne peut saisir des biens. L'état fait défaut, et la vie continue.

"Il incombe à chaque génération de payer sa propre dette au fur et à mesure. Un principe qui, s'il était adopté, empêcherait la moitié des guerres dans le monde." Thomas Jefferson

vendredi 11 mai 2012

Droit d'auteur et Internet

TED signifie Technology Entertainment Design. Il s'agit d'une conférence annuelle où plusieurs intervenants font des présentations en temps limité sur la technologie, les distractions (incluant la culture : musique, livre, cinéma, spectacle), et l'esthétisme.

Des sujets variés sont abordés comme "comment lacer correctement ses chaussure", "comment se sécher les main avec une seule serviette en papier" ou des sujet plus sérieux comme "Quelles doivent être les priorités mondiales", sur le SIDA, etc...

Voici deux présentations de TED qui concernent les problèmes de droit d'auteur sur Internet. Ces vidéos ont des sous-titres en français pour ceux qui ne comprennent pas l'anglais.

Lawrence Lessig : doit-on réviser une partie de la propriété intellectuelle ?

Lawrence Lessig est professeur de droit à Harvard.

Il est à noter, qu'en France, le droit de passage est supérieur au droit de propriété, pour atteindre une parcelle est enclavée au milieu d'autres parcelles.

A la demande populaire générale, voici les vidéos utilisées dans la présentation de Lawrence Lessig :

Johanna Blakley : l'absence de droit d'auteur dans la mode, un exemple à suivre ?

La conférence de Johanna Blakley mérite quelques précisions.

S'il est vrai que les carrosseries de voiture ne sont pas protégés par le droit d'auteur dans la plupart des pays, en Allemagne, elles sont protégés pour les véhicules neufs ; le législateur a estimé que la mise en concurrence des fabricants de pièces détachées pour la réparation était plus importante que le droit d'auteur !

En France, les "pièces de rechange visibles" sont soumises au droit d'auteur. L'autorité de la concurrence recommande de copier (c'est la cas de le dire) la législation allemande sur ce sujet.

Concernant, les logiciels libres, c'est tout de même plus subtil et ce n'est pas un refus des droit d'auteur. Les logiciels sous GPL utilisent les droits d'auteur pour forcer tous ceux qui font un travail dérivé d'un programme GPL à fournir les sources en même temps que le programme à celui qui utilise le programme, tout en utilisant cette même licence d'utilisation (la GPL). C'est une utilisation intelligente des droits d'auteur pour imposer une philosophie "hacker" qui est inhérente à Internet.

mercredi 9 mai 2012

Le premier paradis fiscal au Monde : la City de Londres

Un reportage sur la City

Voici un reportage qui présente tout ce qui se passe d'hallucinant dans la cité de Londres.

La City

La citée de Londres est historiquement l'ancien Londres, tout comme nous disons Paris Intramuros. Depuis 1963, les frontières de Londres ont été repoussées pour être renommé en Grand Londres (ou plutôt "Greater London" qui signifie en fait "Plus Grand Londres) qui a 33 arrondissements dont 2 sont nommés "cités", dont la cité de Londres.

En 2000, l'autorité du Grand Londres (le conseil municipale en quelque sorte) a fini par être officialisé et le Maire de Londres règne sur toute la ville-région.

Toute ? Non ! Une poche de résistance historique souvenir de l'époque monarchique résiste encore et encore.

La city a un Lord-Maire. Seul le monarque lui est supérieur. Il est élu chaque année par la compagnie des couleurs qui regroupent les 108 guildes des métiers de la cité de Londres. Pour faire simple, c'est en quelque sorte le président du MEDEF de Londres.

Son rôle est de promouvoir et d'être le porte parole des entreprises de la City : actuellement ce sont majoritairement des entreprises financières. Il prononce 800 discours par ans. Il est plus de 100 jours à l'étranger dans 22 pays. Ils organisent plusieurs banquets par an, dont un où le premier ministre vient faire un discours, un où le Chancelier de l'Échiquier (c'est le nom du ministre des finances et du trésor, l'un des quatre grands ministères, premier ministre inclus) vient aussi faire un discours et un autre banquet où le ministres des affaires étrangère et du Commonwealth vient aussi faire un discours.

La city a aussi un lobbyiste permanent au parlement, qui siège derrière le président de séance : le Remembrancer.

The Paradis Fiscal

L'essayiste français Stéphane Denis écrit en 2008 dans Le Figaro : « Si l’on tient compte des services offerts (secret bancaire, absence de taxes, non-résidence, absence de réglementation), le plus grand paradis fiscal de la planète est la City de Londres. Elle a organisé à la fin des années 1950 la non-réglementation en accaparant le marché des eurodollars ; elle pratique le secret bancaire et l’absence de taxes pour les non-résidents (…). Elle dispose de relais exotiques (Bermudes, Bahamas, Îles Vierges) battant pavillon britannique mais destinés à tromper sa propre réglementation. La Suisse, désignée ces jours-ci comme le premier paradis fiscal avec le Luxembourg, peut, avec raison, faire remarquer qu’elle n’est qu’un coffre fort de famille, à côté de Londres. ».

En 1986, le "big bang financier" de Londres a permis une dérégulation à outrance de la finance londonienne. Le Big Bang est un ensemble de mesures financières ultra-libérales portées par Tatcher, qui ont détaxé et retiré tout contrôle sur le monde financier.

Utilisant la fiscalité complaisante des succursales dans les autres (micro)pays du Commonwealth, les banques de la City de Londres pratiquent l'optimisation fiscale (l'autre nom de l'évasion fiscale) contre leur propre pays.

Un cinquième des hedge-fund mondiaux dont 80% des hedge fund européens sont géré à Londres. La part de marché des échange de gré à gré de produits dérivés est passé de 27% en 1995 à 43% en 2004.

Quand en 2009 les banques sont venues frapper à la porte des états pour "sauver" le système bancaire, le législateur aurait pu siffler la fin de la récré. Malheureusement la droite libérale a préféré prêter sans condition. Du coup tout est reparti de plus belle jusqu'à la prochaine crise.

L'obscurantisme au travers du Commonwealth

Certaines des anciennes colonies et les dépendances de la Couronne britanique ont pour la plupart, la particularité d'appartenir à la fois à la liste des centres financiers "offshore" et au Commonwealth.

Le Commonwealth impose aux états membres le libre-échange. Ainsi l'argent peut très librement circuler vers tous les états du Commonwealth.

Voici les anciennes colonies et les dépendances de la Couronne qui sont devenus des paradis fiscaux :

Voici les anciennes colonies et les dépendances de la Couronne qui sont en train de sortir des listes de paradis fiscaux :

Tous ces paradis fiscaux ne sont plus dans les listes noires, et la plupart vont sortir des listes grises. Mais en réalité ils trichent ! Pour sortir des listes grises il suffit de signer des accords de transparence bancaire avec 12 pays. Or un tiers de ces accords sont passés entre eux.

Ces paradis fiscaux doivent leur fiscalité légère à l'absence de dépenses pour l'armée. A l'image du conflit entre Monaco et la France en 1962, il ne faudrait pas grand chose pour forcer ces paradis fiscaux à livrer leurs secrets bancaires. Mais ces paradis sont en fait protégé par le Royaume-Uni. La guerre de Malouines montre à quel point les britanniques sont pugnaces à défendre un bout de terre ridicule.

Vu le poids politique du monde financier de Londres au travers du Lord-Maire, (sans parler des pots de vin) il est alors très facile de suggérer une fiscalité très complaisante pour les affaires de la City.

Le blanchiment d'argent : un moindre problème

Le problème du blanchiment d'argent est minime face aux autres haut crimes que peut faire la finance.

Le secret bancaire permet de perpétrer de hauts délits à très grande échelle :

  • évasion fiscale
  • manipulation des cours
  • délit d'initié
  • pot de vin
  • produit complexe
Mais alors que le vol d'une pomme ou le téléchargement d'un simple MP3 sont punis d'un an de prison ferme, les délits financiers n'entraînent que des amendes ridicules face aux sommes en jeu.

La City et des hommes

Voici la question d'un journaliste irlandais à Klaus Masuch qui représente la BCE : "Est-ce normal de demander au seul peuple Irlandais de rembourser en milliards d'euros des bons de banque non garantis dans le but d'assurer la solvabilité de l'ensemble des banques européennes, alors que le peuple irlandais n'est absolument responsable de rien dans l'affaire ?"
Klaus Masuch n'a pas contredit les arguments avancés dans la question. Son rôle n'est évidement pas politique, Vincent Brown se méprend là-dessus. On lui donne de l'argent, il le prend. C'est une question à poser aux dirigeants de l'Irlande.

Le cynisme ultralibérale financier de Londres semble considérer comme des sous-homme une partie de la population ; attitude très aristocratique en fait qui s'est déjà vu lors des grèves des mineurs en 1984 et 1985. Ce cynisme peut aussi être vu au travers du traitement de la crise grecque. Le fait qu'il y ait eu récemment un film sur Tatcher ayant même reçu un Oscar n'est pas un bon signe. Comme aurait pu le dire Renaud, traité Margaret Tatcher de pute, est une insulte pour les putes.

La City se gave, mais quand tout va mal, ce sont les peuples qui doivent payer pour que la fête puisse continuer à la City...

mardi 8 mai 2012

Les Patent Trolls

Un "Patent Troll", en français "troll à brevets" est une société sans activité, dont le but est d'accumuler des brevets afin d'attaquer en justice les sociétés qui violent l'un de ces brevets.

Ce terme est en anglais, car ces sociétés existent essentiellement aux États-Unis.

Ces sociétés utilisent plusieurs défauts du système juridique.

Aux États-Unis, le bureau des brevets accorde des brevets pour tout et n'importe quoi. L'augmentation du nombre de demandes de brevets et le manque de moyens du bureau, font que beaucoup de brevets invalides ont été accordés. Le problème est déporté lors des procès, où celui qui est attaqué pour violation d'un brevet doit prouver à son entière charge qu'il ne viole pas le brevet ou que le brevet est invalide. Un brevet est invalide si ce qui est breveté est trop évident ou pas assez innovant.

Aux États-Unis, même si celui qui est attaqué en justice gagne le procès, il paye ses frais d'avocat. De son côté, le patron du Patent Troll est souvent lui-même avocat. Il n'a donc quasiment aucun frais, même s'il perd !

Les procès pour violation de brevet peuvent avoir lieu n'importe où aux États-Unis. Il suffit d'avoir un petit bureau (même vide) dans ce comté pour pouvoir y déposer plainte. Ils choisissent les comtés qui n'ont pas beaucoup de procès à l'année. Il se sont éloignés des frontières et des grandes villes où la drogue et l'immigration illégale sont devenue des priorités politiques.

Mais le Patent Troll n'a pas que cette technique pour dégager de l'argent. Il peut aller voir chaque société et leur proposer de les protéger. Pour un montant forfaitaire, il leur propose d'avoir accès à tous ses brevets. Et en plus, il les protège contre les autres Patent Trolls. Si un autre Patent Troll les menacent, il contre-attaquera directement le Patent Troll ou une société protégée par ce Patent Troll.

Les Patent Trolls s'entendent entre elles pour ne pas attaquer leurs protégés.

Voici une émission de la radio en anglais sur les Patent Trolls.

Voici une vidéo qui explique une méthode pour se débarrasser d'un Patent Troll :

Quelle différence entre un Patent Poll et un Patent Troll

Vous allez trouver des vidéos comme celle-ci ou celle-là, tentant de vous expliquer que le Patent Trolls n'existent pas. (Cette vidéo publicitaire n'est pas mal non plus).

Il n'y aurait donc que des Patent Pools qui protègent les inventeurs. Pourtant certains Patent Pools ont entièrement acheté le brevet. Dans ce cas-là, ils ne défendent plus les intérêts de l'inventeur mais uniquement leur intérêt particulier et uniquement celui-là.

Pour être un Patent Troll, un Patent Pool doit (au choix) :

  • utiliser des brevets évidents ou invalides
  • demander des sommes d'argent qui mettent sur la paille la société attaquée
  • proposer une protection, peu importe ce que fait la société protégée
  • ne jamais aller jusqu'au procès et abuser des accords pour éviter de se faire invalider le brevet
  • abuser des NDA (non diclosure agreement - accord de non divulgation) sur l'accord signé

Un Patent Pool peut devenir un Patent Troll à tout moment. Ce n'est donc qu'une affaire d'appréciation, et pour la plupart des Patent Pools, le Patent Troll, c'est les autres.

En fait, les Patent Trolls utilisent les failles du système de brevet et de la justice américaine.

Voici un exemple de procès a propos d'un brevet ridicule et des quantités d'argent absurdes et élevées :

Voici un article de Richard Stallman traduit en français qui explique l'absurdité de certains brevets, et en particulier, les brevets logiciels dans leur ensemble. Le bureau européen des brevets a accepté de breveter la barre de progression et les paiements par carte. Pousser à l’excès, les brevets empêche toute nouvelle innovation qui réutiliserait une technologie existante pour l'améliorer.

lundi 7 mai 2012

Immigration et les idées reçues

Voici un coup de balai sur les idées reçues à propos de l'immigration en vidéo, réalisé par le parti des verts. J'avais déjà fait un article sur les fausses idées sur l'immigration, mais ça passe toujours mieux en vidéo.
1/3 Les pays riches... et toute la misère du monde

Il a peu de migration des pays du tiers-monde vers les pays développés. La migration coûtant cher, ce sont souvent des riches qui migrent. La fermeture des frontières n'a jamais été efficace et les renvois coûtent cher.

A qui sert la politique de renvoi des étrangers ?

  • à l'industrie de la sécurité et aux mafias
  • au politiques qui utilisent la peur de l'étranger pour se faire élire
  • aux patrons qui ont intérêt à précarise les migrants pour leur payer un salaire moins cher

2/3 L'Europe et la France... terres d'asile ?

La France n'est pas un bon pays d'accueil.

3/3 Les migrants... et les caisses de l’État

Les immigrés coûtent 48 milliards d'euros à l’État, mais dans le même temps, ils paient en impôts et cotisations sociales, 60 milliards d'euros. Les immigrés rapportent donc 12 milliards d'euros.

Mais ils étaient régularisés, ils rapporteraient encore bien plus à l'Etat, car ils pourraient faire valoir leurs véritables qualifications. En 2009, au Royaume-Unis, les immigrés régularisés ont rapporté 4,6 milliards d'euros à l’État.

Les immigrés sont une contribution essentielle au régime des retraites. Quelqu'un qui migre d'un pays pauvres à un pays riche est forcément un jeune, car l'âge moyen dans son pays d'origine est forcément très bas : il cotisera donc au régime des retraites. Si c'est un vieux, c'est quelqu'un de très riche, car il a pu se payer des soins très chers durant sa vie. Dans tous les cas, c'est très intéressant de le recevoir.

vendredi 4 mai 2012

L'UMP sort les boules puantes

Voici une vidéo de 2009 que ressort l'UMP à deux jours du scrutin.

La vidéo suivante est envoyé par e-mail, avec comme sujet : "Magouille Mélanchon Hollande ! incroyable ...mais vrai !!!", et comme texte : "Melenchon avoue avoir magouillé les résultats d'une élection en 2009 avec Hollande" (texte reproduit ici avec les fautes d'orthographe).

Je vous la laisse découvrir hors contexte pour que vous jugiez de l'effet produit :

Maintenant le contexte :

http://www.france24.com/fr/20120315-quand-jean-luc-melenchon-temoignait-2009-france-24-darrangements-ps

De quoi s'agit-il ?

Lors du Congrès de Brest du PS de 1997, il s'agit d'élire le premier secrétaire du PS. Mélenchon et Hollande sont candidats.

Certaines sections locales du PS n'ont pas envoyé leurs résultats. Pour d'autres des vices de formes sont constatés (deux envois de procès verbaux avec des résultats différents).

Ou bien ils dénoncent les vices de formes au risque de discréditer le parti, ou bien ils les cachent (ce qu'ils décident de faire car les vices de forme ne changent pas le résultat).

Ceci dit, l'UMP ne fait pas mieux :

http://www.politique.net/2009012101-ump-truque-ses-elections-internes.htm

mercredi 2 mai 2012

Des économistes "neutres" au secours de Nicolas Sarkozy... Vraiment neutres ?

La bonne blague du jour : une lettre ouvertes a été publiée dans le Monde intitulée, "Economistes, sans parti pris idéologique, nous soutenons Sarkozy"

Sans parti-pris ? Vraiment ?

Il est vraie que l'économie, la vraie, est une science qui se contente d'observer et de modéliser. Mais, l'économie est une science dite "molle", car elle repose sur quelque chose de trop peu prédictible : le comportement sociale de l'homme. Dès lors, estimer qu'une politique de gauche ou de droite est meilleur relève entièrement... d'un pur avis politique ! (La boucle est bouclée, qui l'eût cru !)

Il n'y a rien de moins apolitique que l'économiste qui veut influencer le futur : c'est la définition de la politique économique. Le marxisme, le libéralisme économique sont des exemples de philosophies économiques et politiques, et ça fait depuis plus d'un siècle et demi que personne n'a réussi à prouver qu'une philosophie était meilleure qu'une autre.

Le comble de la mauvaise foi étant atteint quand ils se disent à la fois apolitique et s'opposer à la lettre ouverte des économistes de gauche.

Voyons qui sont les auteurs...

Bernard Belloc : ils suffit d'aller sur wikipedia pour voir qu'il est conseiller « Université et recherche » du Président de la République, Nicolas Sarkozy. Il est l'un des principaux réformateurs de l'université.

Marc Ivaldi : un coup de Google permet de voir qu'il était le représentant de Valérie Pécresse, l'actuelle ministre du budget (comme indiqué dans son CV), mais à l'époque ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Autant dire qu'il a participé à la reforme des universités.

Philippe Mongin : selon wikipedia, il est membre du conseil d'analyse économique du premier ministre. Il a pris parti pour le "Contrat Nouvelle Embauche" de Dominique de Villepin, qui consistait à payer les jeunes sous le SMIC. Un contournement du SMIC sans le dire. Il a participé à la création du RSA.

Philippe Trainar : il est lui aussi membre du conseil d'analyse économique du premier ministre. L'avantage c'est qu'il a son CV en ligne :-) Il est menbre d'au moins 4 commissions en même temps : Conseil d’orientation des retraites (depuis 2004), de la Commission économique de la Nation (depuis 2005) et du Conseil des prélèvements obligatoires (depuis 2006). Mais il est aussi membre du comité de direction de SCOR (depuis 2006), une société liée aux assurances vie, vieillesse, accident, mais aussi et sans aucun doute aux complémentaires retraite : faire partie du COR qui a conseillé le gouvernement sur la réforme des retraites et d'une société de réassurance, ressemble à du conflit d'intérêt, non ?

Philippe Chalmin : selon wikipedia, il est au conseil d'analyse économique auprès du Premier ministre

Jacques Crémer : il s'est fait allumé par Bluetouff pour sa conception très légère de la vie privée.

David Encaoua : spécialiste de la propriété intellectuel. Il a participé à un rapport du conseil d'analyse économique.

Claude Gamel : conseiller régional RPR en 2001

Je compléterai sans doute plus tard pour les autres...

Vu qu'ils ont quasiment tous participé aux réformes citées (RSA, Universités, retraites, crédit impôt recherche...) de la politique économique du gouvernement, ils auraient du mal à se désavouer, maintenant.

On a déjà vu mieux pour un point de vue neutre !

De plus toutes ses mesures ont été critiquées.

Crédit impôt recherche ? attribuée sans réel contrôle ni obligation de résultat, les effectifs de pseudo-chercheurs sont gonflés dans les entreprises l'utilisant. Elle est attribuée à des recherches qui auraient de toute façon été menées, quand ce n'est pas détourné par les sociétés de service informatique pour rentabiliser les inter-contrats pendant qu'ils ne font rien.

Universités ? Une volonté de transformer les universités françaises en universités anglosaxones. Un modèle qui avantage les plus fortunés ou qui soumet à la dette les futurs diplômés.

Les retraites ? La réforme qui a suscité parmi les plus grosses manifestations de l'histoire française. Il n'y a que Nicolas Sarkozy pour se répéter tout le temps qu'elle n'a pas existé.

Le RSA ? Il pousse à accepter des emplois à temps partiel. Le projet d'obliger à avoir un temps de travail minimum pour toucher le RSA voulu par le gouvernement est inapplicable dans bon nombre de cas. Le chômage est plus souvent subi que voulu, notamment chez les malades de longue durée (cancer, sida), les femmes ne pouvant faire garder leurs enfants, etc. La manière dont est mise en place le RSA part du mythe libérale du chômage volontaire, le mythe de l'"assistanat".

HADOPI ? Une haute autorité, dont l'impact reste à démontrer. D'ailleurs, l'absence d'impact de la fermeture de MegaUpload démontre l'inutilité des politiques anti-piratage.

Le grand emprunt, qui s'appelle maintenant "les Investissements d’avenir" ? Owni indique qu'aucun contrôle n'a été mis en place. Il a servi à financer des projets déjà prévus avant sa mise en place, au financement prévu par ailleurs, non prévu voir même annulé précédemment. Le grand emprunt est un montage servant à contourner le contrôle de l'assemblée nationale et éviter tout débat sur les universités.