lundi 30 avril 2012

Les 10 messonges des pro-ACTA

Vous ne connaissez pas l'ACTA ? En français "Accord Commercial Anti-Contrefaçon" (ACAC) en anglais "Anti-Counterfeiting Trade Agreement" (ACTA) est un accord commercial international. Toutes les deux semaines des anti-ACTA se réunissent dans toutes les villes d'Europe pour inciter le parlement européen à rejeter cet accord.

La propriété intellectuel touchant de nombreux domaines (et devenant de plus en plus oppressante) de nombreux associations civiles et civiques incite à rejeter se texte : les propriétés intellectuelles touchent les œuvres artistiques (et industrielle hollywoodienne, et musicale), les médicament, les semences agricoles, les pesticides. Ce sont donc des associations comme ACTA, la quadrature du net, les verts qui se mobilisent contre cet accord.

Mais voilà que la commission européenne (qui réunit les ministres de chaque pays, que des non-élus d'ailleurs) nous sortent un document intitulé "10 mythes sur l'ACTA".

Pour qu'il n'y ait pas d’ambiguïté, voici le texte en français de l'ACTA.

Liste des mensonges avancés par la commission pour contrer les "mythes" :

  1. L'ACTA n'était pas secret et il est de coutumes que les négociations soient secrètes
  2. L'ACTA ne demande pas de durcissement des lois
  3. L'ACTA n'est pas déséquilibré du côté des détenteurs de propriété intellectuelle
  4. L'ACTA ne limitera pas les droits fondamentaux
  5. L'ACTA n'empêchera pas le commerce des médicaments génériques
  6. L'ACTA n'imposera pas la réponse graduée à la HADOPI
  7. L'ACTA ne nécessite pas la création de nouvelle loi pénal
  8. L'ACTA sera imposé au tiers-monde par l'incorporation de closes lors d'accord avec les pays du tiers-monde
  9. Il est normal que l'ACTA ait un si large spectre d'application
  10. Il est normal que l'ACTA n'ait pas été négocié au niveau de l'OMC ni de l'OMPI

L'ACTA était un accord secret

Tout dépend ce qu'on appelle "secret". Effectivement, tous les gouvernements et les sociétés qui ont été consultées étaient de fait au courant. Mais tous les participants devaient signer un accord de non divulgation au public. C'est bien ce qui s'appelle secret, non ?

Les négociateurs se réunissaient dans des salles qui avait été réservées sous de faux noms de congrès.

C'est wikileaks qui a révélé au grand public l'existence d'un tel accord. Ce n'est que grâce à eux que le contenu et le but du projet d'accord a été connu.

Effectivement, malgré tous les efforts pour le garder secret, le projet est devenu public. C'est ainsi que l'assemblée européenne a pu voter une résolution pour indiquer au négociateur qui agissait au nom de l'Europe, ce que l'assemblée européenne voulait. Ne vous en fait pas : il n'en a pas tenu compte. Mais ce n'est pas grâce aux instigateurs des négociations que le projet est devenu public.

Il est effectivement de coutume que des accords militaires soient secrets de par leur nature. Mais pas un accord commercial, surtout quand il touche à des droits civiles fondamentaux, comme je vais l'expliquer.

L'ACTA implique le durcissement de lois existantes

En gros, la commission nous explique que l'ACTA ne sert à rien. Dans ce cas, pourquoi les lobbyistes poussent autant un accord qui ne servirait à rien. Je leur revois l'argument : dans ce cas, ne le signons pas vu que ça ne sert à rien.

Mais il ne faut pas aller loin dans la lecture de l'accord, pour sentir qu'ils se moquent de nous. Après un premier article avec un seul paragraphe, le deuxième article dit, dès le premier paragraphe : "Une Partie peut prévoir dans sa législation des moyens de faire respecter les droits de propriété intellectuelle[...]. Chaque Partie est libre de déterminer la méthode appropriée pour mettre en œuvre les dispositions du présent accord dans le cadre de ses propres système et pratiques juridiques."

Vous me direz que le "peut" semble peu contraignant, mais la phrase suivante est limpide : "si ce n'est pas par la loi, faites autrement du moment que c'est imposer à votre peuple".

L'ACTA est déséquilibré en faveur des sociétés qui usent et abusent de la propriété intellectuelle

Le libéralisme économique avantage fatalement les plus gros acteurs d'un secteur.

Contrairement à ce qu'affirme certains lobbyistes, il s'agit bien de libéralisme. Il s'agit d'uniformiser une vision de la propriété intellectuel qui va fluidifier les échanges mondiaux sur la propriété intellectuelle.

Car le libéralisme économique, ce n'est pas l'absence de règles comme certains veulent le faire croire ; le libéralisme économique, c'est d'abord une forte mise en application des notions de propriété. Ensuite, c'est une uniformisation des produits et des réglementations pour facilité les échanges. Enfin, une absence de taxation, lors des échanges.

L'ACTA répond à ces critères.

Note : je ne dis pas que le libéralisme, c'est bien ou mal, mais que les pro-ACTA et les pro-HADOPI mentent quand ils disent qu'ils combattent le libéralisme.

Mais les mesures libérales ont ceci de particulier : elle avantage fortement le ou les leaders d'un secteur d'activité.

Or les leaders en matière de musique, de cinéma, de semences agricoles, c'est les États-Unis. En matière de consoles, c'est le Japon. En matière de médicament, c'est plutôt l'Europe. C'est pour ça qu'ils étaient les plus intéressés par cet accord.

L'ACTA part du principe que renforcer la propriété intellectuel est bon pour l'économie. Or l'histoire n'a de cesse de nous rappeler le contraire.

Le piratage a toujours favorisé l'innovation (comme expliqué dans ce recueil de conférences : Fraude, contrefaçon et contrebande, de l'Antiquité à nos jours). Le renforcement des contrôles favorise l'établissement de rentes et l'exploitation de l'acquis au détriment de l'innovation.

Les grands absents lors des négociations, ce sont les consommateurs et les citoyens. De fait cet accord est déséquilibré. Son but est clairement de renforcer l'économie de la rente et d'éliminer la concurrence, au détriment des droits des consommateurs et des citoyens.

Par mesure de cosmétique, ils ont ajouté de ci de là des rappels qu'ils ne faut pas porter atteinte aux droits fondamentaux ; à se demander s'ils ne demandent pas du pied à changer ces droits au besoin. En tout cas aucune mesure ne vise à augmenter les droits des consommateurs. Rien sur le droit à la copie privée, rien sur la vente d'occasion de licence essentiellement logiciel.

Voici un exemple parmi tant d'autre d'oublis qui montrent le déséquilibre de l'accord : je suis une société qui utilisait Oracle (ou Microsoft, ou autre chose). J'ai une licence qui se termine dans 2 ans, mais j'ai décidé de changer de solution de gestion dans mon entreprise. Or la licence ne peut pas être cédée à une autre société dans certains pays d'Europe alors que dans d'autres c'est autorisé.

L'ACTA limitera les droits fondamentaux

Dans la quatrième page de l'ACTA, qui affiche les intentions de l'accord, nous lisons : "DÉSIRANT promouvoir la coopération entre fournisseurs de services et détenteurs de droits afin de s'attaquer aux atteintes relatives aux droits dans l'environnement numérique;" Dans l'article 27, le paragraphe 4 concerne la communication des coordonnées d'un supposé contre-facteur aux ayant-droits par un FAI ou un autre intermédiaire (e-bay, leboncoin, etc).

L'intention est claire : ils veulent que les FAI (fournisseurs d'accès à Internet, comme Free, Orange, SFR, Numéricable, etc) fournissent directement aux ayant-droits (EMI, Universal, 20th Century Fox, Disney, etc) les coordonnées de n'importe quel abonné, au prétexte qu'il aurait été repéré comme téléchargeant une de leur oeuvre.

Comme le rappelle la cour constitutionnelle française lors du retoquage de la loi HADOPI, comme le rappelle la cours de justice lors de jugements à la demande de FAI, le fait d'imposer des atteintes à la vie privée au prétexte d'atteintes aux droits d'auteurs et à l'évidence disproportionné.

Mais surtout, la droite à l'assemblée européenne a tout fait pour éviter de consulter la CJUE (cours de justice de l'union européenne) qui est chargé de dire si un projet de loi européenne est conforme aux droits fondamentaux. Pourquoi éviter cet avis, s'ils n'y avait rien à craindre de ce côté-là ?

La réponse est qu'ACTA impose une surveillance généralisé d'Internet, alors qu'Internet est utilisé majoritairement pour la vie privée et pour le commerce. Surveiller Internet porte atteinte au secret de la vie privée et au secret d'entreprise qui sont pourtant des droits reconnus comme fondamentaux dans le code des postes, étendus aux télécommunications téléphoniques. Pourquoi instituer une exception sur Internet ?

L'article 27 prévoit aussi des "mesures correctives rapides destinées à prévenir toute atteinte et des mesures correctives qui constituent un moyen de dissuasion contre toute atteinte ultérieure". "Rapides" signifiant à l'évidence "sans juge". Or la seule méthode rapide, est la censure. Le fait qu'aucune méthode de censure ne soit réellement efficace n'est par contre pas abordé. Mais une mesure de censure sans juge est une atteinte aux droits fondamentaux que sont le droit à jugement équitable, le droit à l'information et à l'expression ; ce que rappelle ironiquement le 2éme paragraphe. Du coup, on ne comprend pas de quelles mesures il peut bien s'agir.

Les paragraphe 5 et 6 concerne les DRM et tout autre dispositif anti-copie. Dans les fait, cette mesure légitimise le zonage des jeux, DVD, et des blurays et interdit tout moyen de contournement, même légitime comme la copie privée pour sauvegarde. Il s'agit aussi de mesures anti-puçage et anti-jailbreak, si chères aux hackers.

L'ACTA empêchera le commerce de médicaments génériques

Ici, c'est plus subtil. Le problème vient des pays intermédiaires par lesquels passeront les médicaments. Il suffit qu'un seul pays sur le chemin ne reconnaisse pas le médicament comme un générique, pour donner le droit au propriétaire du médicament non-générique, de le détruire. Or il existe un cas concret où des médicaments contre le sida en provenance d'Inde, à destination de l'Afrique ont été saisis à Amsterdam.

Cet incident a sensibilisé Act-Up contre cet accord.

L'ACTA imposera la surveillance généralisé par les fournisseurs d'accès à Internet

Ils ont absolument voulu mettre en avant 10 "mythes" sur ACTA. Voici l'une des répétitions parmi les mythes.

Comme expliquer plus haut, l'intention de surveillance généralisé est clairement affichée dans les "désirant".

L'ACTA créera de nouvelles lois

Encore un "mythe de remplissage" pour en avoir 10, mais encore plus visible. Si l'accord ne sert à rien, nous pouvons donc le rejeter sans réfléchir.

L'ACTA sera imposé aux pays non signataires

Effectivement, ce n'est pas explicitement marqué dans l'accord. Mais ça s'est toujours passé comme ça. Et pendant ce temps-là, les États-Unis n'ont pas validé les accords de Kyoto. Pourquoi continuer à négocier avec eux quand il y a une distorsion de concurrence ?

L'ACTA aurait-il dû segmenter ses champs d'applications ?

Compte-tenu du but recherché, il n'avait pas intérêt à segmenter, car chaque pays défend son propre secteur. En présentant e tout d'un bloc, chaque partie défend des intérêts locaux. Mais l'Europe sera-t-elle réellement gagnante dans l'histoire ? Va-t-on défendre plus d'intérêts européens que d'intérêts américains ou japonais.

En matière de culture, l'Europe n'a jamais réussi à créer une culture globale à l'Europe. Les seules points de repères culturels communs sont américains ou japonais.

L'ACTA aurait dû être négocié dans des organisations prévues pour

Le pire est que la commission explique elle-même pourquoi elle n'est pas passer par l'OMC (WTO) ou l'OMPI (WIPO) : un accord aussi fort ne serait pas négociable dans ces intenses car trop de pays n'y seraient pas favorables.

Cet accord est donc très injuste et très déséquilibrés envers les pays du tiers-monde. Ce qui confirme les craintes sur les médicaments et tout le reste.

Edition : N'oubliez pas de signer cette pétition;

vendredi 27 avril 2012

Election présidentielle : quelque faits amusants

Voici quelques faits amusant ou hallucinant dans cette campagne.

Dette publique

Nicolas Sarkozy, et ses sbires n'arrêtent pas de dire à tous les vents, qu'avec François Hollande aux commandes, les dépenses vont filer, et que la France va crouler sous les dettes... Et pourtant, cela fait 5 ans que Nicolas Sarkozy nous prouve par ses actes qu'il est un très très mauvais gestionnaire.

Nicolas Sarkozy a été ministre du budget du 30 mars 1993 au 11 mai 1995. Pendant cette longue période, la dette publique est passée de 39% à 55% du PIB.

Nicolas Sarkozy a été ministre de l'économie, du 31 mars 2004 au 29 novembre 2004. Pendant cette courte période, la dette publique est passée de 65% à 66% du PIB.

Nicolas Sarkozy est président de la république depuis le 16 mai 2007. Depuis la dette publique est passée de 64% à 85% du PIB. (La dette publique sur le site de l'INSEE)

Vous me direz, oui mais c'est la conjecture économique. Et pourtant quand Villepin ou Jospin étaient premier ministre, à partir du moment où le budget a été équilibré, il n'est jamais remonté.

Lionel Jospin a été premier ministre de 2 juin 1997 à 6 mai 2002.

1997 59,7%
1998 59,6%
1999 59%
2000 57,5%
2001 57,1%
2002 (1er trimestre) 57,4%

Dominique de Villepin a été premier ministre de 31 mai 2005 à 15 mai 2007.

2005 66,8%
2006 64,1%
2007 64,2%

Oui, on peut stabiliser le budget, à gauche comme à droite. Il suffit d'être rigoureux. Ce que Nicolas Sarkozy n'a jamais réussi à faire !

Cas d'école : la gestion de l’Élysée

A l'arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence, le budget de l’Élysée a augmenté 7 fois plus vite que celui de l'état. Même les députés de droite n'ont pu s'opposer à la mise en place de contrôles plus sérieux sur le budget de la résidence du président. C'est un député PS qui épluche et surveille les excès du président. Par rapport à 2008, les dépenses de l'Elysée ont baissé de 18%.

Voici un article d'OWNI qui résume les dépense de l'Elysée.

Cas d'école : la gestion de la Corrèze

De son côté François Hollande gère plutôt bien la Corrèze. Quand il a repris le département à la droite, les dépenses filaient sans contrôle. Depuis il a redressé la barre est pour la première fois cette année, le budget est équilibré.

Et pourtant, il n'a rien sacrifié. Des tablettes numériques ont été distribués aux élèves des collèges.

Ceux qui soutiennent le "vrai travail", ne travaillent pas...

Voici une réflexion qui avait été déjà faite en 2007, mais qui est toujours valable : ceux qui votent pour Sakozy sont des retraités ou des hyper-riches qui ne travaillent pas !

Une étude des intention de vote du premier tour par tranche d'âge montre que 41% des personnes agés de plus de 65 ans avaient l'intention de voter Sarkozy au premier tour.

Au second tour, François Hollande est en tête dans toutes les tranches d'âges sauf chez les plus de 65 ans.

Une étude des résultat dans les bureau de vote des quartiers les plus riches de Paris, montre que 45,1% des plus riches votent Sarkozy.

Nous sommes en fait à la conjonctions de plusieurs faits exceptionnels. Pour la première fois de l'histoire de la république, il y a plus de retraités qui votent que d'actifs. Les retraités sont maintenant plus riches que les actifs. Les retraités n'ont jamais eu autant de pouvoirs !

Et pourtant, Sarkozy a choisi délibérément d'endetter la France c'est à dire de demander aux générations futures de payer la pension de nos retraités actuels. Sarkozy l'a dit dès le départ : il ne baissera pas les pensions.

Ainsi, ceux qui nous disent "travailler plus pour gagner", ne travaillent pas. Ceux qui veulent la fin des 35 heures, sont des patrons ou des retraités.

Ce qui veulent reculer l'âge de la retraite, y sont déjà. D'ailleurs, ce recul de la retraite est fait progressivement, pour que ceux qui y sont déjà, ne soient pas obligés de retourner au travail.

Ceux qui veulent partir en guerre contre l'assistanat, sont des assistés car ils touchent une retraite ! Ce sont ceux qui ont le plus de dépenses de santé, alors qu'ils ne paient pas de cotisation à l'assurance maladie, mais qui continue à voter pour quelqu'un qui diminue les remboursements et privatise le système de santé (mutuels et cliniques).

mercredi 25 avril 2012

Comment marchent les primaires américaines ?

Ceci est le deuxième article sur les élections américianes. Le premier explique comment le président des Etats-Unis est élu.

Cette fois je vais vous présentez ce qui se passe avant les élections présidentielles : les primaires.

Le système de l'élection du président où un camp emporte tous les grands électeurs d'un état, est un système qui avantage fortement le bipartisme. D'ailleurs vu de la France, la plupart des grands média ne parlent que des deux principaux candidats à la présidence, alors qu'ils sont une dizaine à se présenter. (Comme quoi le débat qui remet en question le système français qui a permis à des candidats folkloriques d'accéder à la candidature présidentielle n'a pas vraiment de sens.)

Il y a beau n'y avoir que deux grands partis en apparence, ces deux grands blocs sont en fait composés de plusieurs mouvances et sous-partis. Plutôt que d'avoir une dizaines de candidats par blocs qui morcelleraient l'électorat, il est plus efficace d'organiser des élections avant l'élection au sein de la droite et de la gauche, pour n'avoir qu'un seul candidat.

Et donc les américains se mangent les primaires quasiment pendant un an et demi avant l'élection effective où ils vont voter, et les média peuvent encore en parler 3 mois après jusqu'à la prise de fonction du nouveau président.

Ils peuvent donc avoir l'impression de se prendre 2 ans d'élection présidentielle : une mime d'or à brasser du vent pour les chaînes d'information.

Voici donc une vidéo qui présente comment se passent les primaires à travers le pays. Vous allez voir, ça n'est pas du gateau. Comme c'est en anglais, vous trouverez la traduction approximative, en dessous.

Les élections primaires permettent aux partis politiques de choisir leur meilleur candidat pour devenir président.

Les partis politiques organisent des mini-élections dans chaque état et le candidat qui a le plus de voix devient officiellement investi de la candidature. Tous les candidats investis de chaque parti s'affrontent alors à l'élection présidentielle.

En fait, l'histoire n'est pas complète. Il y a 5 petits détails qui rendent le processus un peu plus compliqué que ça.

Complication n°1: Primaires et Caucus

Dans chaque état, les chefs locaux des partis décident comment vont se dérouler leur élection. Les deux principaux choix sont une primaire ou un caucus.

Une primaire est simplement une élection standard à bulletin secret. Les électeurs vont aux bureaux de votes quand ils le peuvent, font la queue, choisissent leur vote dans l'isoloir, où ils dessinent une croix sur le bulletin ou appuie sur un bouton et son vote reste anonyme.

Un Caucus est un vote public comme un vote à main levée.

Les gens se rassemblent dans un grand espace, et choisissent littéralement leur camp en allant d'un coté ou l'autre de la salle.

Les gens discutent, et s'il change de bord, ils doivent le faire physiquement en se déplaçant de l'autre côté de la salle.

A la fin des débats, les représentant des partis comptent les personnes dans chaque groupe. Si quelqu'un s'en va trop tôt, sa voix n'est pas comptabilisée.

Voici dans les grandes lignes la description d'une primaire et d'un caucus, mais sachez que des spécificités bien locales peuvent intervenir selon l'état et le parti.

C'est parce qu'il y a 50 états qui ont chacun au moins deux primaires ou caucus pour les grands partis

Parler de toutes les variantes, prendrait beaucoup trop de temps et serait bien trop ennuyeux, surtout qu'il reste encore quatre autres points à couvrir.

Complication n°2: Qui peut voter ?

A l'élection présidentielle américaine, tout citoyen américain de plus de 18 ans peut voter, à condition de ne pas vivre dans les îles américaines (qui n'ont pas le droit de voter pour l'élection présidentielle comme expliqué dans l'article précédent), ni en prison.

Mais les primaires sont des élections à l'intérieur de l'état avec beaucoup de variantes.

La pluparts des états et des partis ne vont laisser voter que les membres officiellement inscrits au parti. Ce sont les primaires fermées.

Mais certains citoyens sont indépendant et ne sont inscrits nul-part. Ils ne peuvent pas voter si l'élection est fermée.

Cetains états utilisent des primaires "semi-fermée", où les indépendants peuvent voter à une et une seule des élections primaires. Les partis permettent cela car à l'élection présidentielle ce sont souvent les indépendants qui font basculer l'élection, donc savoir quel est le candidat qui leur plaise le plus est très util.

Enfin, très peu d'états et de partis utilisent des primaires ouvertes où n'importe qui peut voter.

Mais les élections primaires n'ont pas lieu que dans les états. Elles ont aussi lieu dans le district de Colombia (qui n'est pas un état) et les territoires d'outre-mer (îles américaine) ; ce qui peut sembler bizarre, puisque les territoires d'outre-mer n'ont pas le droit de voter pour l'élection présidentielle.

Enfin, il y les américain vivant à l'étranger : selon le parti, ils peuvent être considérés (ou pas) comme vivant dans un 51ème état.

Savoir quand toutes ces élections au lieu, dépend de la...

Complication n°3 Qui vote quand ?

Les primaires n'ont pas lieu toutes en même temps, mais sont réparties tout au long de l'année. Cela mène à des batailles de poulailler pour savoir qui sera le premier et qui sera bloqué en dernier. C'est inévitable, il y a des dates qui sautent en avant, bien que les chefs nationaux des partis invalident les votes de ces états peu courtois.

Pour la première place, personne ne bat le New Hampshire qui l'a d'ailleurs inscrit dans sa loi : leur primaire doit être une semaine avant toutes les autres.

Ce qui n'est pas un problème tant qu'aucun autre état n'ait la brillante idée de faire la même chose, ce qui mènerait à une boucle infinie dans la loi et un arrêt forcé de la loi.

Mais au fait, l'Iowa fut la première cette année ? Oui, mais New Hampshire les a laissé faire pour deux raisons :

  1. L'élection de l'Iowa est un caucus et donc techniquement parlant, le New Hampshire est toujours le premier état à organiser une élection primaire
  2. Et... le New Hampshire pense que les habitants de l'Iowa sont des imbéciles et qu'ils n'ont aucune importance

Pour sortir du lot, les autres états n'essaient pas de savoir qui sera le premier, mais s'allient pour tenir les élections en même temps et ainsi donner plus d'impact à l'annonce des résultats.

La plus grosse alliance est appelée "Super Mardi", qui peut réunir jusqu'à la moitié de tous les états (moyennant de désaccords ponctuels).

Ce qui nous amène à la :

Complication n°4: des voix qui ne sont pas des voix.

En fait, les électeurs ne votent pas directement pour un candidat.

En fait, ils donnent le droit de vote à un groupe de personnes, appelé délégués, qui vont voter pour le candidat choisi. Enfin, peut-être...

Selon l'état, les délégués peuvent être obligés de voter comme les citoyens l'ont fait, ou ils peuvent être totalement libre de ne pas en tenir compte et de voter ce qu'ils veulent.

Qui sont ces délégués ? Les délégués sont des membres notoires et locaux à l'état du parti, tels que les représentants élus ou des responsables locaux. Plus il y a de citoyens dans l'état, plus il y a de délégués.

Bien après les primaires, quand tous les états ont finis leurs primaires, les délégués se réunissent à la convention nationale de leur parti.

C'est là que le vote officiel pour choisir le candidat à l'élection présidentielle a lieu.

Mais les délégués ne sont pas les seuls à voter.

Complication n°5 les Super-Délégués

Les super-déléguées sont des membres de la direction nationale du parti, tels que des membres du congrès ou des anciens présidents. Ils vont à la convention nationale non pas pour représenter le peuple, mais pour représenter l'ordre établi du parti et peuvent voter comme ils le veulent.

En fonction du parti, les super-délégués peuvent réunir jusqu'à 20% des votants de la convention nationale.

Mais il est courant qu'à la convention tous les candidats sauf un ait capitulé, et que la convention nationale ne serve qu'à valider la candidature. Mais s'il y a toujours plusieurs candidats, ce sont les délégués et les super-délégués qui prennent la décision finale.

Résumons :

Durant toute une année, les états, plus le district de Comlombia, plus les territoires d'outre-mer, plus les américains vivant à l'étranger tiennent des primaires et des caucus. A la fin, les délégués représentant les citoyens vont à la convention nationale. La plupart des délégués sont forcés de voter comme les citoyens de leur état le veulent, mais certains font comme ils veulent.

A la convention nationale, les délégués rencontrent les super-délégués qui représentent les intérêts du parti et ensemble ils prennent la décision finale pour élire le candidat à l'élection présidentielle.

Déjà fatigué ? Ne le soyez pas, car la campagne présidentielle va alors pouvoir commencer.

Bien entendu, vous pouvez vous passer de tout ça et devenir candidat indépendant. Le seul petit problème de cette stratégie est que vous n'avez alors quasiment aucune chance de remporter l'élection.

mardi 24 avril 2012

Le Méga-Plouf du Mega-Procès

Sur mon blog, j'ai déjà parlé de Kim Dotcom, ce mythomane, provocateur allemand, autoproclamé "hacker", mais surtout patron de MégaUpload.

Depuis, mon précédant article, ce clown médiatique s'est fait arrêter par la police néo-zélandaise sur une demande d'extradition des États-Unis. Kim se serait barricadé dans sa "panic-room" lors de l'intervention de la police.

Après s'être fait bloquer tous ses comptes sous ses multiples noms (tous officiels et légaux au passage) à travers le monde, le voilà remis en liberté sous caution.

Entre temps, il devient père de deux jumeaux. Kim, toujours égal à lui-même dans sa finesse, a demandé à ce que le placenta de sa femme soit envoyé à la police scientifique américaine pour analyse ADN. Kim dit qu'il va enregistrer un album de chansons avec ses amis de la méga-song.

Mais voilà que cette arrestation tourne à la méga-clownerie dans l'autre sens. La police néo-zélandaise ne se serait pas annoncée, aurait utilisée une force disproportionnée, ce qui expliquerait pourquoi Kim se serait réfugié dans sa panic-room. La police néo-zélandaise aurait été aidée d'agents du FBI alors qu'ils n'ont aucune autorité sur le sol néo-zélandais. Le mandat d'arrêt et de perquisition n'était pas bon (lien en anglais) ; la police aurait essayé de le changer après coup. Pire, la police a désossé les ordinateurs servant à enregistrer ce que filmaient les caméras de surveillance. Ainsi la défense estime qu'il y a eu dissimulation et destruction de preuves, qui aurait pu lui servir à prouver que l'intervention de la police était disproportionnée.

Coté international, un avocat espagnol a fait savoir qu'il montait un dossier contre les autorités américaines pour avoir mis hors ligne les serveurs de megaupload, alors qu'ils contenaient en toute légalité des données de ses clients.

Du côté américain, les avocats ont découvert qu'aucun acte d'accusation pénale n'a été déposé, ce qui invalide la demande d'extradition. Seul une action au niveau fédéral peut entraîner une demande d'extradition. Une action au niveau d'un seul état ne le peut pas.

Résultat des courses : les serveurs de MegaUpload devraient reprendre du service. Lors de la prochaine négociation prévue le 26 avril, entre les différentes parties du "méga-procès" aux États-Unis. L'accusation ne devrait pas pouvoir empêcher le retour des serveurs.

Si le méga-procès fait un méga-plouf, ce sera une méga-catastrophe en chaîne pour les très rétrogrades défenseurs du droit à la copie. Après la fermeture toute symbolique de MegaUpload, ils avaient menacé plusieurs sites de stockages. Par peur, ils avaient limité leur service.

Sarkozy, perdant une nouvelle fois l'occasion de ne pas l'ouvrir, s'était félicité de la fermeture de MegaUpload et de l'arrestation de Kim. Si les vices de procédures sont confirmés, cela signifie que la France a apporté son soutien à des action illégales en droit néo-zélandais, étasuniens et international : quelle honte pour la France !

A côté de cela, le gros poissons de l'informatique se lancent dans le stockage en ligne des données :

  • à grand renfort de rumeurs, Google devrait bientôt lancer Google Drive : 5 Go gratuit et 100 Go en abonement
  • Microsoft a SkyDrive
  • Dropbox est quasiment celui qui a lancé le concept
  • Apple a iCloud
  • Amazon a Cloud Drive

Mais bientôt, la France aussi aura son cloud, même si j'attends de voire pour y croire... (Comme quoi c'est quasiment devant le fait accompli et après tout le monde que la France se bouge.)

Autres rumeurs qui ajoutent de la suspicion sur les motivations réelle de l'arrestation de Kim :

  • MegaUpload était sur le point de mettre en place une plate-forme de téléchargement qui aurait permis de rémunérer plus directement les artistes, sans passer par les éditeurs de musique
  • MegaUpload était sur le point de rentrer en bourse, ce qui lui aurait conférer une respectabilité ainsi qu'une dissolution des responsabilités légales, qui n'auraient pas plu aux majors du disques et du cinéma

vendredi 20 avril 2012

Comment est élu le président américain ?

Ceci est le début d'une série d'article sur les élections américaines. Pour bien commencer, il faut d'abord comprendre comment marche les élections et le choix des candidats. (Ensuite nous verrons comment marchent les primaires)

En fait voici deux superbes vidéos qui explique clairement comment marchent les élections américaines (aux États-Unis). Mais elles sont en anglais. Je traduis en gros ce que ça raconte en dessous.

Comment marche le collège électoral ?

Les défauts de ce système de vote

Comment marche le collège électoral ?

En fait les américains n'élisent pas directement leur président, ils élisent un collège électoral.

Ce collège est composé de 538 grands électeurs.

538, parce que c'est le nombre de sénateurs (100) plus le nombre de représentants au congrès (438). Ce sont les deux chambres législatives, comme le sénats et l'assemblée nationale en France.

Chaque état a de base 3 grands électeurs, puis le reste est réparti entre les états suivant sa population.

Les trois grands électeurs de base donnent un avantage au états les moins peuplés.

Début novembre, les citoyens de chaque état vote pour dire comment ils veulent que leurs grands électeurs vont voter.

48 des 50 états donnent l'ensemble de leurs grands électeurs au candidat qui a la majorité dans leur état.

Par exemple, la Floride a 29 grands électeurs. Quelque soit la taille de cette majorité, celui qui arrive en premier à l'unique tour des élections, remporte les 29 votes des grands électeurs.

Donc pour gagner sa place à la maison blanche, il suffit d'arriver premier dans suffisamment d'états pour avoir plus de la moitié des votes des grands électeurs.

Ca paraît simple, mais... nous avons sauter quelques détails.

Il y a à peu prés 11 millions de citoyens américains qui ne vivent dans aucun état.

Le district de Columbia qui contient Washington (et uniquement Washington) est un cas particulier, car il n'a aucun homme politique local.

Ses 600 milles habitants ne pouvaient pas voter pour le président. En 1964, un amendement à la constitution leur a été attribué autant de grands électeurs que l'état qui en avait le moins, c'est à dire le Wyoming.

Par contre, Puerto Rico, les Îles Vierges des États-Unis, et les Îles Mariannes du Nord, sont des territoires qui appartiennent aux États-Unis, mais qui n'ont pas le droit de voter pour le président. Un amendement à la constitution est nécessaire pour qu'ils en aient le droit.

Ces territoires comptent 4,4 millions de citoyens américains, ce qui est l'équivalent de la population du Wyoming, du Vermont, du Dakota nord et sud, de l'Alaska et du Delaware... tout additionné.

Par contre, les 6,3 millions de citoyens américains vivant à l’étranger et qui viennent d'un état qui lui permettait de voter, peuvent voter par voie postale dans cet état...

Mais si un citoyen déménage d'un état vers l'un de ces territoires exclus du droit de vote, il perd son droit de voter pour le président...

En fait, ces territoires sont les seules endroits de l'Univers où des américains ne peuvent plus voter pour le président, car même les astronautes peuvent voter.

Ce qui est encore plus compliqué, c'est ce que vont faire les grands électeurs. En fait chaque état vote pour un groupe de personnes choisies par chaque parti politique.

Les grands électeurs promettent de voter conformément au choix des électeurs, mais... ils n'y sont pas obligés.

Les grands électeurs peuvent voter ce qu'ils veulent. Bien que ça n'ait jamais fait basculer une élection par le passé, 87 fois des grands électeurs n'ont pas votés pour le candidat choisi par les électeurs qui l'ont élu.

Pourquoi ce système ?

Parce qu'il a été conçu en 1789. A l'époque, le meilleur moyen de communiquer était de donner une lettre à un coursier à cheval en espérant qu'il soit rapide, qu'il ne rencontre pas d'indiens, ne meure pas de dysenterie ou de tout autre accident.

Le meilleur moyen qu'une élection marche, était de donner une pleine confiance et le pouvoir de changer d'avis à un groupe de grands électeurs, qui ainsi pourrait adapter leur vote en fonction de la situation sur place.

A l'époque des fibres optiques, où l'information voyage à la vitesse de la lumière, cette méthode parait quelque peu dépassé.

Bien que la plupart des américains pensent que l'élection du président a lieu début novembre, le véritable élection avec les 538 grands électeurs a lieu début décembre.

Les défauts de ce système de vote

Un système juste devrait donner autant de poids à chaque vote. Le système du collège électorale pose des problèmes de représentativité de l'opinion publique.

Si les 538 grands électeurs étaient équitablement répartis, ils représenteraient 574 milles personnes chacun. Mais à cause du bonus par état et du découpage, il n'en est rien.

En Ohio, 11,5 millions sont représentés par 18 grands électeurs au lieu de 20.

Rhode Island compte 1,1 millions d'habitants devrait être représenté par 2 grands électeurs. Ils en ont 4 !

Ainsi bon nombre d'état qui devraient avoir un ou deux grands électeurs, en ont trois ou quatre.

La Géorgie, la Virginie, Le Michigan et le New Jersey ont un électeur en moins.

La pennsylvanie, la Caroline du Nord, l'Ohio, et l’Illinois ont deux électeurs en moins. La Floride devrait en avoir quatre de plus. New York, 4. Texas, 6. Et la Californie... 10 !

Ainsi, le vote de certains citoyens américains comptent plus, d'autres comptent moins en fonction du lieu où il habite.

Le vote d'un citoyen du Vermont vaut trois votes d'un citoyen du Texas.

Le vote d'un citoyen du Wyoming vaut quatre votes d'un citoyen de Californie.

On pourrait croire que le but est que le président accorde autant d'importance à chaque état. Il n'en est rien.

Le graphique des visites des candidats à l'élection présidentielle, montre que seuls 18 états sont visités par chaque candidats pendant les deux derniers mois de campagne. Parmi les 18, seulement 2 ont une faible population.

Mais remarquez aussi que les états les plus peuplés comme la Californie, le Texas, et New York ne sont pas visités, eux non plus.

Les états qui sont visités par tous les candidats sont l'Ohio, la Floride, la Pennsylvanie et la Virginie.

Et si vous regardez où sont investis les budgets de campagne, c'est la même histoire.

C'est le système du collège électoral qui fait ça.

Le gagnant prend tout. S'il dépasse 50% dans un état, il gagne 100% des votes de l'état. Gagner un état d'un vote de différence ou de un million ne change rien.

Donc les candidats peuvent se passer de faire campagne dans les états où ils vont largement l'emporter.

Ils concentrent tous leur effort dans très peu d'états.

Mais dans ce cas, les candidats n'iraient plus que dans les grandes villes, non ?

New York a 8 millions d'habitants, soit 2,6% de la population des États Unis. C'est de loin la plus grosse vile du pays. Mais ensuite, la population des villes suivantes descend rapidement.

Los Angeles : 3,8 millions
Chicago : 2,7 millions
etc... à partir de la dixième ville, la population est inférieure à un million.

Ces dix villes les plus peuplées représentent 7,9% des votants, ce qui n'est pas assez pour gagner.

Les 90 plus grosses villes représentent 20% de la population totale.

Il est donc ridicule de croire qu'un président va gagner une élection en ne visitant que New York, Los Angeles et Chicago.

Par contre, le système actuel permet de remporter l'élection avec seulement 22% des votes de la population.

Commençons par le Wyoming, 0,18% de la population des États Unis mais 0,56% des grands électeurs. Pour gagner tous les électeurs, il suffit de convaincre 0,09% de la population.

Ensuite, le district de Columbia où il suffit de convaincre 0,1% de la population des États Unis pour gagner 0.56% des grands électeurs.

Ajoutez le Vermont, le Dakota du Nord, l'Alaska, le Dakota du Sud, le Delaware, le Montana, Rhode Island, le New Hampshire, le Maine, Hawaii, l'Idaho, le Nebraska, la Virginie de l'Ouest, New Mexico, le Nevada, l'Utah, le Kansas, l'Arkansas, le Mississippi, l'Iowa, le Connecticut, l'Oklahoma, l'Oregon, le Kentucky, la Louisiane, la Caroline du Sud, l'Alabama, le Colorado, le Minnesota, le Wisconsin, le Maryland, le Missouri, le Tennessee, l'Arizona, l'Indiana, le Massachusetts, la Virginie, et le New Jersey.

Ainsi, le président est élu, même si 78% de la population a voté contre lui !

Même si cette situation extrême est improbable, le système actuel le permet.

Trois fois dans l'histoire des États-Unis, le candidat ayant eu le plus de suffrage des citoyens n'a pas été le vainqueur désigné.

3 sur 55 élections, c'est 5%.

mercredi 18 avril 2012

Ami de droite, vote pour François Hollande : tu ne seras pas déçu

Chirac a lancé le mouvement : Jacques Chirac votera pour François Hollande. Une dizaines de ces anciens ministres et des anciens ministres de Nicolas Sarkozy voteront François Hollande.


Il y a dix mois, en juin 2011

Mais en tant que sympathisant de gauche, je suis quelque peu déçu par François. Je ne m'en cache pas, c'est écrit dans ce blog : à la primaire socialiste, j'ai voté Martine Aubry.

Malheureusement, après son passage à Médiapart, mes craintes se confirment. François Hollande fait partie de la gauche centriste, plus centriste que gauchiste, en deux mots, la gauche molle.

Face à des vrais journalistes de gauche, voir "trotskistes" comme dit la droite, la langue de bois de François ressort de manière éclante et c'est terriblement décevant.

L'augmentation de SMIC : on va faire une réunion, et on change l'indice de référence. Sachant que Sarkozy n'a jamais augmenté le SMIC, au delà de l'indice obligatoire prévu par la loi, sachant que même Jacques Chirac a toujours augmenté le SMIC au delà de cette indice (qui, en plus, n'était pas la référence à ce moment-là), c'est extrêmement décevant. Ami de droite, vote François.

Concernant la franchise médicale, qui oblige à payer un euro par consultation et quelques centimes par boite de médicament, elle a brillé par l'absence de prise de position. Soyons clair, cette franchise ne pénalise absolument pas quelqu'un qui travaille et a une mutuelle. Mais quelqu'un qui a une maladie lourde, comme le SIDA ou le cancer, qui ne peut pas travailler, qui n'a donc pas de mutuelle, et de faibles revenus, cette franchise pèse lourd. C'est la double-peine.

D'ailleurs Act-up cette semaine a sorti cette vidéo :

François ne s'est pas engagé formellement contre l'entrée de la France dans l'OTAN qui a été voulue par Sarkozy. Cette alliance fondée au temps de la guerre froide contre l'URSS et ses alliés, n'a plus vraiment de raison d'être. Le fait d'être allié des USA pose pourtant des problèmes quant à l'indépendance diplomatique de la France.

Tant que la France et les USA ont des dirigeant de même bord, tout va bien, mais si les USA basculent de nouveau du côté des républicains, ça n'ira plus. George W. Bush a menti sur les armes de destruction massive pour partir à tout prix en guerre. Chirac a pu dire non à Bush, car la France n'était pas dans l'OTAN. Les républicains sont des va-t-en-guerre, illettrés et ultra-croyant.

Quand Bush est parti en guerre contre l'Irak, son discours était littéralement, une guerre des forces du bien (des cieux) contre les forces du mal (les enfers). Si nous restons dans l'OTAN, préparez-vous à partir en guerre pour de mauvaises raisons. Les USA partiront en guerre, c'est sûr et certain ! Nous ne savons pas encore contre qui, même si l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie sont de bons candidats. Qui a le plus de pétrole ?

Sur HADOPI, François est totalement flou et langue de bois. Mais j'en ai déjà parlé.

Sur le cumul des mandats, il a dit qu'il était contre le cumul de certains mandats, comme député et ministre... Mais c'est déjà le cas !

Cette mauvaise foi me donne envie de regarder à nouveau "le président" avec Jean Gabin (sous la IVème république, le président du conseil (des ministres) était l'équivalent de notre actuel premier ministre, et le président de la république n'avait aucun pouvoir).

François Hollande ne va pas éliminer la honte que sont les centres de rétention et les expulsions. Pourtant Mélanchon a bien compris la réthorique : si vous dites "ils faut légaliser les sans-papiers" la pluparts des français sont contre. Si vous dites "ils faut légaliser les travailleurs sans-papiers" la plupart des français disent "oui". Et pourtant ce sont les mêmes. A un moment donné, tous les sans-papiers doivent se nourrir et donc travailler. Risquer sa vie en traversant la Méditerranée, ça n'est pas une solution de facilité.

D'ailleurs n'a-t-il pas rassuré la city de Londres ?

Ami de Droite, ami du centre, vote sans crainte pour François Hollande. Tu dois voter François Hollande, car plus il aura de poids au premier tour, plus il aura les mains libres pour appliquer sa politique molle.

Quant à moi, j'hésite entre Jean-Luc Mélenchon (vraiment à gauche) et Eva Joly (la seule candidate intègre et contre la corruption).

jeudi 5 avril 2012

Poisson d'Avril

Le premier avril est devenu le jour des blagues aussi bien en France que dans le monde anglophone. En France et en Italie, la tradition veut que les gens se colle des poissons déssiné et découpé dans du papier. Et quand une personne se fait avoir par une blague, il faut lui dire "poisson d'avril" pour qu'elle réalise qu'elle s'est faite avoir.

Mais des institutions très sérieuses s'amuse à faire quelque petites blagues. Le jeu pour les journalistes (et maintenant les bloggueurs) consiste alors à essayer de repérer le poisson d'avril que tout le monde a loupé.

Google : trop facile à trouver

  • Youtube Collection : recevez chez vous et par palettes entières des DVD avec les vidéo de Youtube.
  • Sur certaines vidéo Youtube, il y avait un icône représentant une maison. En cliquant dessus, un menu DVD apparaissait.
  • Gmail Tap : écrivez vos e-amil avec un clavier en morce
  • Chrome Multitask : utilisez Chrome avec deux pointeurs de souris ; avec vos deux mains ou à deux personne en même temps.
  • Google Fiber : Google travaillait bien sur la fibre. Mais il ne s'agissait d'un projet de déploiement de la fibre optique, mais de fibre céréales pour la digestion.

IETF : l'organisme chargé de normaliser les protocoles officiels d'Internet sort chaque année des RFC

  • C. Pignataro (1 April 2012). The Null Packet. RFC 6592.
  • C. Pignataro, J. Clarke, G. Salgueiro (1 April 2012). Service Undiscovery Using Hide-and-Go-Seek for the Domain Pseudonym System (DPS). RFC 6593.

PCinpact :

Arrêt sur Image :

Rue89

Rue89 a retrouvé et interviewé l'agriculteur à qui Sarkozy a dit "Casse-toi pov'con". Et voici le "making-of".

Razzie Awards

Les Razzie awards, cet année, ont eu lieu le 1er avril. Le grand "vainqueur" est le film avec et écrit par Adam Sandler, "Jack and Jill". Pour la première fois de l'histoire de la cérémonie, un unique film rafle tous les prix de la cérémonie.

TorrentFreak

De nouveaux mots entrent dans les dictionnaires anglais

Par exemple : "DVD Screener : une copie vraiment bonne d'un film envoyée avec le nom du studio affiché au milieu de l'écran qui permet aux utilisateurs de BitTorent de savoir d'avance par quelle société sera surveillé le torrent qu'ils viennent télécharger."

The Pirate Bay

The Pirate Bay a acheté à la Grèce son espace aérien entre 8000 et 9000 pieds, pour développer des stations de serveurs à orbite basse. En anglais "Low Orbit Server Stations", et en abrégé "LOSS" (qui signifie "perte"). Le premier ministre grec a compris tout l'intérêt des LOSSes (pertes financières) pour l'avenir de son pays.

Et le meilleur pour la fin : le meilleur poisson d'avril de 2012 !

mardi 3 avril 2012

"Nicolas Sarkozy est un faible"

Voici une petite piqûre de rappel pour ceux qui auraient la faiblesse de croire que Sarkozy va réellement faire quelque chose.


EMMANUEL TODD - le jour où l'euro tombera par Mediapart

Force est de constater que Nico est fasciné par ceux qui affichent une réussite insolente.

En s'attaquant aux universités, aux écoles d'ingénieurs (qui ne resteront pas gratuites s'il reconduit son mandat), ils s'attaquent au pont entre le haut et le bas de la société : ce qu'on appelle l’ascenseur sociale, constitué par les classes moyennes. Certes, il est très difficile pour un fils d'ouvrier comme révélé par les enquêtes sur le sujet. Mais entre "difficile" et "impossible", c'est à vous de voire.

Car en fait, le modèle rêvé par Nico, est tout simplement le modèle américain : un modèle où seuls les fils de riches accèdent réellement aux études supérieures. Certes, vous pouvez vous endettez à vie, une dette qui va vous collez au basket, dont vous ne pouvez pas vous débarasser, même si vous vous déclarer en faillite ; les banques ont fait un lobbying intense pour qu'il soit impossible d'échapper à ces dettes, contrairement aux dettes sur l'immobilier.

En proposant l’indépendance des universités, sans leur donner des moyens, Nico fait tout pour coller aux critères du classement de Shanghai : un classement prônant une vision purement anglosaxone et (économiquement) libérale du système éducatif.

Mais au lieu de s'attaquer à ses intentions non-dites, attaquons-nous à ce qu'il a dit :

Eh ben, manque de pot, au dernier trimestre 2011; nous y étions aux dix pourcents, selon l'INSEE.

"Mon objectif c'est que vous soyez / qu'y ait 66% des français qui soient propriétaires." (Oui, Nico est faché avec la langue française)

Et même, plus tard, Christine Boutin, alors ministre du logement, fixait l'objectif à 70%.

Manque de pot, nous sommes passé de 57 % en 2007 à 58 % en 2011. Mais l'essentiel était dans le paraître : depuis le départ, Nico n'a rien fait pour augmenter le nombre d'acquisition. Avec le prêt à taux zéro, il n'a fait qu'augmenter la demande, ou plutôt les moyens de ceux qui achètent.

Selon la loi de l'offre et de la demande, si vous augmenter le nombre ou les moyens des acheteurs sans augmenter le nombre d'offres, le résultat est une augmentation des prix. Et en effet, jamais les prix de l'immobilier n'ont été aussi élevés.

Si comme moi vous n'étiez pas dupe, et que vous êtes habitués au double discours de la droite, ce n'est pas une surprise. Sauf que des primo-accédants ont cru au discours, et se sont sur-endettés. Ils ont fait des concessions sur le transport pour devenir propriétaire. Mais l'augmentation de l'essence a explosé leur budget.

Mais le mensonge principal, est que Nico, quand il parle de "moyenne européenne", il ne fait pas de distinction entre les membres de l'Europe. Or une carte de l'Europe avec le pourcentage de propriétaire par pays, montre que plus le pays est riche, moins il a de propriétaires.

© Eurostat 2011

La mobilité de la main d’œuvre est d'ailleurs très bon pour l'économie d'un pays.

Mais le plus grand échec de Nico : la sécurité. Nico a privilégié la répression sur la prévention, en estimant que la police de proximité était un échec alors même que les policiers participant au programme affirmaient que c'était un pas dans le bon sens.

Avec des lois sécuritaires, au fur et à mesure des faits divers, les juges et les avocats ne comprennent plus la loi. A force d'inventer des cas particuliers dans la lois, des crimes qui devraient être plus sévèrement punis deviennent moins punis. Selon qu'un crime est commis en groupe ou seul, l'acte d'accusation n'est pas le même. Ainsi une simple affaire peut être facilement invalidée pour des points de détail juridique.

Mais la France a aussi des prisons surpeuplées, ne respectant pas les droits de l'homme internationaux, tandis que les peines de moins de trois ans de prison sont automatiquement graciées grâce à la loi des peines planchées. Comment un juge peut-il donner une peine juste et mesurée dans ces conditions ?

La somme de toutes ses absudités, c'est Mohamed Merah, et bien d'autres faits divers qui montrent le manque de moyens de la justice pour traiter correctement les dossiers qui lui sont soumis.

Et pendannt ce tempss-là, la politique du chiffre incite la police à se concentrer sur des délits bélins (comme fumer du canabis) : en rpivilégiant la quantité sur la qualité, Nico met en danger la population française.

Et Nico était Ministre de l'intérieur en 2002 : ça fait 10 ans que Nico nous fait croire qu'il va résoudre le problème de la sécurité en France : pensez-vous que cinq ans de plus vont réellement changer quelque chose ?

Et je n'ai pas parlé de Karachi, de Bettencourt, du financement de la campagne de Balladur dont il était le trésorier en 1997 (qui aurait dû être invalidé par le conseil constitutionnel), de sa proximité avec Kadhafi, des moyens de surveillance d'Internet vendus à Kadhafi, de ses amis proches qui barbottent dans la piscine de Ziad Takieddine...

Et je n'ai pas parlé du faux virage écologique de Nico, tellement je n'y croyais pas une seconde.